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Que penser aujourd'hui de la première prescription d'une pilule estroprogestative?

Une enquête,  réalisée  chez des généralistes belges par Test Santé (2013 N°113) avec le concours de jeunes femmes de 19 à 20 ans, conclu qu'un médecin sur trois manque à son devoir en ne donnant pas assez d'explications sur les avantages, les inconvénients lors  de sa  première prescription, de plus, ils ne prescrivent pas la pilule la plus adaptée, la moins toxique, ne prennent  même pas la tension alors que la prise de celle-ci est requise! Pour  les deux autres tiers de ces médecins, les directives d’une bonne prescription seraient  moyennement à bien respectées.

Pour l'OMS, la prise de la tension est souhaitable mais on ne devrait pas refuser la pilule si la tension ne peut être.

Quel est le regard de l’état ?

En France, sous l’égide du ministre de la santé publique, sous le couvert d’un certain « principe de précaution » (chacun le sien), en 2011, les adolescentes françaises sont incités à copuler,  en recevant gratuitement,  grâce au Pass contraception,  pilule, visite médicale, sans l’autorisation parentale. L'avantage majeur du Pass contraception serait qu'il donnerait l'autonomie!

Commentaire : Drôle d'autonomie, en effet l'adolescente est encouragée à quitter la tutelle parentale pour se réfugier sous la tutelle maternelle de l'état, de l'industrie médico-pharmaceutique!

Qu’elle fût le regard des firmes pharmaceutiques ?

Une remarque importante fut  donnée, en 1964 par la firme Schering pour sa spécialité Anovlar : « Chez les jeunes filles et les jeunes femmes, on conseille,  après un traitement d’une durée de 9 mois, d’intercaler un cycle sans traitement au cours duquel on mesure la température matinale. » Soulignons que les mots : « remarque importante » sont les mots propres de la firme. Cette remarque, clairement, invite la femme à connaître  la méthode des températures.

En 1960, il y eu une intense controverse  entre les médecins partisans de sa prise  et les adversaires qui avaient tout envisagé: stérilité, mutations génétiques, cancers...C'est pourquoi, il fut instauré de requérir un examen pelvien et des seins avant de prescrire la pilule, mais un consensus de plusieurs organisations professionnelles ne demanda plus que la mesure de la tension artérielle.

En 1971, la spécialité Ovulen 50-28 recommandait dans sa notice la prudence pour les jeunes filles dont la croissance n'est pas terminée.

Aujourd'hui, L'histoire médicale de la femme, les examens pelviens et des seins seraient  inutiles, ils réduiraient l'accès à la contraception, ils pourraient renforcer l'idée qu'elle est dangereuse en donnant trop à réfléchir! (Stewart FhH Jama 2001; 285 (17) 2232-9)

Les programmes prétendument dits d'éducation sexuelle

Ceux-ci sont assez décevants, ils prétendent diminuer les grossesses, les maladies sexuellement transmissibles, alors que certaines études montrent une augmentation du nombre de grossesses. Douze études montrent que l'information sexuelle ne réduit pas le nombre de grossesses, on observe même une augmentation de grossesses (RR 1, 54).²

A contrario, des études montrent une réduction des avortements, après une information sur la contraception, l’IVG.

L’efficacité de la pilule chez les adolescentes ?

L’indice de Pearl, qui donne le nombre des grossesses par an pour 100 femmes, serait de 18 selon l’étude de la firme pharmaceutique Schering, normalement, en pratique cet indice est de 5, 6 pour une femme adulte, c’est dire que cet indice est multiplié par 3 chez les adolescentes

Chez les adolescentes qui adoptent la contraception hormonale, on trouve une observance qui décroît avec le temps. 29 % de celles-ci sont observantes après 3 mois de sa prise et après 1 an, 9 % reste observantes.

Un mot sur le cortex préfrontal

A 17 ans, la femme connaît une période très fertile et n'envisage pas qu'elle puisse être enceinte car le développement du cortex préfrontal du cerveau, siège du contrôle de l'impulsivité, ne s'accomplît pas avant l'âge de 20 ans. Dans le domaine de la sexualité, la capacité de reproduction précède celle de la maturation psychologique. Selon Les recherches du Dr Jay Giedd, le cortex préfrontal est la dernière partie du cerveau à mûrir. Le cortex préfrontal est le siège des fonctions telles que prévoir, se faire des priorités, organiser ses pensées, réprimer ses impulsions, peser les conséquences de ses actes... En d'autres thermes la partie du cerveau qui responsabilise n'a pas fini de se développer à l'âge de la puberté!

Ceci est illustré par la thèse de Jeanne Chaix, obstétricienne de Montpellier, thèse qui concernait l'information donnée aux adolescentes  sur la contraception et l'IVG et qui portait sur deux groupes. Un des groupes avait reçu l'information sur la contraception et l'IVG,  l'autre pas. Dans le groupe informé on comptabilisa 4 IVG et 11 IVG dans le groupe non informé. Les adolescentes des quatre IVG du le groupe informé ont confessé que c'était parce qu’ elles ne pouvaient pas s'empêcher d'avoir des rapports sexuelles  par désir d'enfant. Et une fois l'enfant là, elles s'étaient affolées des conséquences. C'est pour cela qu'elles avaient dû recourir à l'IVG, désolées parce que elles voulaient l'enfant, mais elles ne pouvaient l'assumer. (Françoise Dolto La cause des adolescents Robert Laffont1988 page 161-162)

Commentaire: comme la lectrice de cette page l'aura certainement  remarqué, les études, sur l'information  contraceptive pour les adolescentes, sont contradictoires.

Ajoutons pour terminer

1° L’immaturité du col utérin des adolescentes, qui continue à se développer jusqu’à 18 ans Ce col de l'utérus immature de l’adolescente l’a rend vulnérable aux infections.

Sur le plan clinique, les adolescentes ont la particularité d'être peu symptomatiques et le papillomavirus humain ( HPV) a une prédilection pour les adolescentes, celles-ci sont particulièrement sensibles aux maladies sexuellement transmissibles et le risque relatif est multiplié par 3 pour les infections pelviennes chez les adolescentes de 15 ans par rapport à une femme de 25 ans, cela étant dû à leur système immature et une adolescentes de 15 ans a  10 fois plus de risque de devenir stérile   à cause d’une infection à chlamydia qu’une femme de 25 ans.

Alors que notre société propose aux jeunes adolescentes un vaccin contre le HPV, elle semble ignorer que la contraception hormonale à elle seul augmente le risque de contracter HPV !

Il est intéressant  de connaître l'étude concernant les comportements de santé, étude   qui a été effectuée en Allemagne entre 2003 et 2006, par Du Y, chez des adolescentes. L'utilisation de la contraception hormonale a été évaluée chez 2085 adolescentes de 13 à 17 ans. Par rapport aux non utilisatrices de la contraception hormonale, cette dernière a été fortement associée au tabagisme (RR3,4) indépendamment des facteurs sociodémographiques.

Il y a un risque d’augmentation du cancer du sein , quand on prend la pilule lors de l’adolescence car les cellules du sein ne sont pas différenciées, le risque est moindre une fois que la femme à allaiter