La nouvelle religion, celle de la santé ?
« La dimension proprement spirituelle de l’homme, aucun manuel médical, scientifique, de psychologie n’en parle. C’est la dimension du cœur profond où je suis responsable de mes actes, lieu où je distingue le bien et le mal, où je fais des choix de mort ou de vie. » A. de Souzenelle
La société moderne veut se passer de toutes références morales transcendantes, elle ignore la question du bien et du mal, ou confond le bien et le mal, et des sciences humaines les ont relativisées en montrant qu’on est le jouet de force biologique, sociale…. Le concept de bien a été remplacé par celui de santé, le mal concerne les défaillances du corps, c'est le nouveau moralisme. La dimension proprement spirituelle de l'homme, la dimension de son cœur profond où on est responsable de ses actes, où on discerne le bien et le mal, a été anesthésiée par la science, et la société attend de celle-ci des repères. La médecine scientifique a pris la place de la religion, convaincue qu'elle est dans le vrai, c'est le salut par la santé, c'est la science contre la conscience, cette idéologie qui a des racines anciennes véhiculées par des régimes totalitaires justifie l'eugénisme latent de notre société.
Pour le Dr. Skrabanek : « La quête de la santé est signe de mauvaise santé, quand cette recherche n’a plus un caractère personnel mais relève d’une idéologie d’Etat, c’est le devoir de santé, elle constitue un symptôme de maladie politique, à son extrême une telle idéologie justifie le racisme, la ségrégation et l’eugénisme. On la retrouve sous une forme atténuée dans les démocraties occidentales, les hommes politiques tirent aisément profit de cette rhétorique de la bonne santé. Elle augmente leur popularité à peu de frais. Le culte de la santé est une idéologie puissante qui remplit le vide laissé par la religion. C’est le salut par la santé. »
Avec le psychiatre Anatrella "Les normes sanitaires qui ont remplacé les normes morales imposent clé en main des comportements, des modèles sexuels beaucoup plus envahissants, impératifs que les normes morales. "Aujourd'hui le modèle est contraceptif et on n'a pas le droit d'y échapper. De nombreuses femmes vivent la contraception comme une contrainte, une intrusion de la société dans leur vie personnelle. Et selon Illich: « L'invasion médicale ne connaît pas de borne, une sexocratie de médecins, avec le concours de formateurs et de laboratoires, laïcise et scolarise la sexualité et en orthopédisant la conscience contemporaine reproduit "l'homme assisté" jusque dans le domaine intime »[1]. Notre société a engendré l'homme assisté qui se décharge de la responsabilité de soi-même et la confie à un tiers, se dispensant de tout effort personnel, de toute réflexion, ayant perdu confiance dans les points d'appui qu'offre une vision de la vie, une échelle de valeurs.
Cette nouvelle religion n'a pu s'imposer qu'après un long conditionnement constitué d'un savant mélange de pression, de propagande qui ont atrophié la volonté, ainsi que par les lois nouvelles prises au nom des décisions majoritaires qui ont acheminé la société vers un totalitarisme mortifère caractéristique (promotion de la contraception, de l'avortement, de l'euthanasie, de l'eugénisme). Mais une société sans règles, devient une société pénale en congédiant, le prêtre, le moraliste, la religion, voici que nous sommes devenus contraints de nous confier les yeux fermés, nos peurs et même notre liberté, non seulement aux médecins, aux "psy" mais aux juges!.