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Les facteurs de risque

En médecine, quand on ne connaît pas la cause, on parlera d’avantage d"affection". Quand on connaît la cause, on parlera de maladie, le sida est une maladie due à un virus (HIV). L’accident vasculaire cérébral est une affection associée à de nombreux facteurs de risque. Parmi ceux-ci, la médecine sélectionne pour ses patients les facteurs qu’elle considère comme importants (hypertension, excès de cholestérol…) et le médecin traite avec diligence, parfois même avec acharnement, ces facteurs de risque.

En logique stricte, il n’est jamais possible de prouver une relation de cause à effet, à partir d’un facteur de risque ou d’une simple association, aussi parfaite qu’elle puisse sembler. Si une association est logiquement plausible, elle peut suggérer un lien causal mais seule l’expérimentation peut en fournir la preuve.

Les études épidémiologiques ne peuvent donc servir de preuve de causalité mais de base pour une décision raisonnée. C’est pourquoi en l’absence de preuve expérimentale on peut s’entourer d’un certain nombre de garanties qui permettent d’aboutir à une quasi certitude. Les principaux arguments en faveur d’une relation causale sont les suivants :

  • La séquence dans le temps : l’exposition au facteur causal présumé doit précéder l’apparition de l’affection.
  • L’existence d’une relation dose-effet : par exemple, il y a une quasi-évidence de relation causale si l’augmentation de la durée de la prise de la contraception hormonale conduit à une augmentation du cancer du sein (ce risque augmente avec la durée de la prise de contraception hormonale avant que la femme n’ait eu son premier enfant[18]).
  • La force de l'association est établie avec un risque relatif élevé,exemple RR2.
  • La constante de l’association : l’association entre la contraception hormonale et le cancer du sein doit se retrouver dans différentes populations, différentes conditions.
  • La reproductibilité de l’association : de nombreuses études doivent confirmer l’existence de l’association entre le cancer du sein et la contraception hormonale (21 des 23 études effectuées sur des jeunes femmes pré-ménopausées, qui ont été sous pilule avant d’avoir leur premier enfant, montrent une augmentation considérable du cancer du sein[19]).
  • Enfin, l’association doit être cohérente avec les connaissances scientifiques du moment : le Centre international de la recherche sur le cancer a confirmé qu’on dispose de connaissances suffisantes de cancéro-génicité pour l’espèce humaine concernant la contraception hormonale.