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Histoire du Diéthylstilbestrol

Le Diéthylstilbestol (DES) est une molécule estrogène-like, comme l'est l'éthinylestradiol de la pilule, il a été synthétisé en 1938 et il fut commercialisé en France  sous le nom de Distilbène.

Le DES peut être source de stérilité, d’hypofertilité pour les enfants (2° génération) dont la mère l'a pris  lors de sa grossesse. Le risque de malformations congénitales induites par le DES est essentiellement dû à la précocité de sa prise, plus que de sa durée ou de sa dose. Le DES est d’autant plus toxique qu’il est pris entre la sixième et  la dix-septième semaine de la grossesse.

Les filles, dont les mères furent exposées au DES, auront leur fécondité affectée par des malformations de l’utérus (utérus en T, à fond arqué), par l'absence de vagin ou un cancer du vagin, du col, du sein, par de l’endométriose des trompes, des anomalies de la glaire… ces filles devenues adultes auront d’avantage des prématurés (RR2), des avortements spontanés, des grossesses extra-utérines…

Les garçons auront aussi une baisse de leur fertilité, due à une spermatogenèse anormale, de la cryptorchidie (un des testicules ne descend pas normalement  dans la bourse), de l’hypospadias (l’orifice de sortie urinaire du pénis n’est plus situé à l’extrémité du gland mais sous le gland) et au cancer des testicules.

Les conséquences  pour les petits-enfants (3° génération):Voir vidéo.

Un peu d'histoire

La  synthèse du DES, par Dodds en 1938,  intervenait dans le contexte d'un débat sur les propriétés cancérigènes des estrogènes. Plusieurs indices attestaient la dangerosité de cette molécule.

En 1941 la Food And  Dug Administration (FDA) après des mois d'instruction autorise la mise sur le marché du DES.

En 1947, la FDA  autorise l'utilisation de DES pour le traitement des fausses couches.

En 1950, le DES avait son pic de prescription, sa consommation chute dès cette date jusqu'à son interdiction en 1971.

En 1953,  paraît une étude  de W.J.  Dieckman montrant l'inefficacité du DES dans toutes les indications pour lesquelles il est prescrit chez la femme  enceinte. Cette   bonne étude épidémiologique passera inaperçue!

En  1970, A. Herbst et R.Scully découvrent chez des jeunes filles âgées de 15 à 22 ans des cas de  cancer du vagin dit 'à cellules claires". Ces cancers étaient associés significativement au DES. Ces résultats furent publiés en 1971 dans le New England Journal of Medecine. Aux Etats-Unis, la prescription du DES fut dès lors contre-indiquée dans le cas d'une grossesse.

En 1973, le Diethylstilbestrol fut approuvé par la FDA comme contraception d’urgence et elle le considéra comme une molécule sûre, mais si son efficacité a échoué, il faudra considérer un avortement, car un possible effet tératogène ou carcinogène existe. [22]

En  1972 Herbst a mis en garde ses confrères français contre les dangers du DES, mais la plupart sont restés sourds à ses propos, ils affirmaient utiliser le DES à meilleur escient que leurs confrères américains. Cependant, la gynécologue Jeanine-henry-Suchet pris l'alerte de Herbst au sérieux et elle proposa au Collège national des gynécologues et obstétriciens français d'informer systématiquement l'ensemble des mères traitées. Inutile, lui a-t-on rétorqué, d'affoler des centaines de milliers de femmes  alors que les cas de ce cancer sont très rares.

En 1977, la contre-indication du DES se fit en toute discrétion, uniquement via une mention dans  le dictionnaire Vidal  et il fut retiré du marché.

A voir absolument la vidéo (22.46 minutes): Effets transgénérationnels des perturbateurs endocriniens.

En 1990, le DES était encore donné à des femmes enceintes dans des pays tel l'Ouganda, la Pologne, le Mexique ! [23] 

En 2003, l’Union chimique belge pharma (UCB) ne reconnaissait toujours pas encore sa responsabilité dans la formation des cancers et des malformations utérines des filles, dont la mère avait pris du DES durant la grossesse. L’UCB aurait dû, après jugement, indemniser les plaignantes mais fit appel ! Ceci nous montre la très, très mauvaise volonté de l’UCB à reconnaître sa responsabilité et à dédommager les plaignantes.

En 2006, la cour d’appel de Versailles a confirmé la responsabilité de l’UCB

 

Histoire du Diéthylstilbestrol

Le Diéthylstilbestol (DES) est une molécule estrogène-like, comme l'est l'éthinylestradiol de la pilule, il a été synthétisé en 1938 et il fut commercialisé en France  sous le nom de Distilbène.

Le DES peut être source de stérilité, d’hypofertilité pour les enfants (2° génération) dont la mère l'a pris  lors de sa grossesse. Le risque de malformations congénitales induites par le DES est essentiellement dû à la précocité de sa prise, plus que de sa durée ou de sa dose. Le DES est d’autant plus toxique qu’il est pris entre la sixième et  la dix-septième semaine de la grossesse.

Les filles, dont les mères furent exposées au DES, auront leur fécondité affectée par des malformations de l’utérus (utérus en T, à fond arqué), par l'absence de vagin ou un cancer du vagin, du col, du sein, par de l’endométriose des trompes, des anomalies de la glaire… ces filles devenues adultes auront d’avantage des prématurés (RR2), des avortements spontanés, des grossesses extra-utérines…

Les garçons auront aussi une baisse de leur fertilité, due à une spermatogenèse anormale, de la cryptorchidie (un des testicules ne descend pas normalement  dans la bourse), de l’hypospadias (l’orifice de sortie urinaire du pénis n’est plus situé à l’extrémité du gland mais sous le gland) et au cancer des testicules.

Les conséquences  pour les petits-enfants (3° génération): les filles auront un retard dans la régulation des règles, les garçons auront un orifice urinaire décalé sous la verge.

Une histoire américaine d'abord

La  synthèse du DES, par Dodds en 1938,  intervenait dans le contexte d'un débat sur les propriétés cancérigènes des estrogènes. Plusieurs indices attestaient la dangerosité de cette molécule.

En 1941 la Food And  Dug Administration (FDA) après des mois d'instruction autorise la mise sur le marché du DES.

En 1947, la FDA  autorise l'utilisation de DES pour le traitement des fausses couches.

En 1950, le DES avait son pic de prescription, sa consommation chute dès cette date jusqu'à son interdiction en 1971.

En 1953,  paraît une étude  de W.J.  Dieckman montrant l'inefficacité du DES dans toutes les indications pour lesquelles il est prescrit chez la femme  enceinte. Cette   bonne étude épidémiologique passera inaperçue!

En  1970, A. Herbst et R.Scully découvrent chez des jeunes filles âgées de 15 à 22 ans des cas de  cancer du vagin dit 'à cellules claires". Ces cancers étaient associés significativement au DES. Ces résultats furent publiés en 1971 dans le New England Journal of Medecine. Aux Etats-Unis, la prescription du DES fut dès lors contre-indiquée dans le cas d'une grossesse.

En 1973, le Diethylstilbestrol fut approuvé par la FDA comme contraception d’urgence et elle le considéra comme une molécule sûre, mais si son efficacité a échoué, il faudra considérer un avortement, car un possible effet tératogène ou carcinogène existe. [22]

En France

En  1972 Herbst a mis en garde ses confrères français contre les dangers du DES, mais la plupart sont restés sourds à ses propos, ils affirmaient utiliser le DES à meilleur escient que leurs confrères américains. Cependant, la gynécologue Jeanine-henry-Suchet pris l'alerte de Herbst au sérieux et elle proposa au Collège national des gynécologues et obstétriciens français d'informer systématiquement l'ensemble des mères traitées. Inutile, lui a-t-on rétorqué, d'affoler des centaines de milliers de femmes  alors que les cas de ce cancer sont très rares.

En 1977, la contre-indication du DES se fit en toute discrétion, uniquement via une mention dans  le dictionnaire Vidal  et il fut retiré du marché.

En 1990, le DES était encore donné à des femmes enceintes dans des pays tel l'Ouganda, la Pologne, le Mexique ! [23] 

En 2003, l’Union chimique belge pharma (UCB) ne reconnaissait toujours pas encore sa responsabilité dans la formation des cancers et des malformations utérines des filles, dont la mère avait pris du DES durant la grossesse. L’UCB aurait dû, après jugement, indemniser les plaignantes mais fit appel ! Ceci nous montre la très, très mauvaise volonté de l’UCB à reconnaître sa responsabilité et à dédommager les plaignantes.

En 2006, la cour d’appel de Versailles a confirmé la responsabilité de l’UCB

 

Le cancer colorectal

 

Les cancers du côlon et du rectum étant assez semblables, on les regroupe sous le terme de cancer colorectal. Il s'agit toujours d'une tumeur maligne .

C'est le second cancer, en termes de fréquence, chez la femme après le cancer du sein. En 2012 on comptait un taux d'incidence de 23 cas  pour 100.000 femmes françaises par an soit 18.926 nouveaux cas.

Facteurs de risque

  L'âge,  l'hérédité ou des mutations,  les maladies inflammatoires chroniques intestinales ( la maladie de Crohn et la  rectocolite hémorragique) la contraception hormonale qui augmente significativement ces maladies, l'alcool, le tabagisme, l'obésité, le diabète (RR 1,36), le faible taux en acide foliique..…

La contraception hormonale et le cancer colorectal

L'étude de, Weiss, en 1981, trouve une augmentation de 68% de ce cancer, chez les femmes  sous contraception hormonale. (J Natl Cancer Inst 1981;67:57-60)

L' étude de Kune, en 1990,  trouve que la contraception hormonale ne protège du cancer colorectal, avec un risque relatif de 1,38.(Contraception 1990; 41:19-25)

A contrario, en 2001, d’après l’analyse de plusieurs études épidémiologiques  contradictoires,  la contraception hormonale ne semble pas augmenter le cancer colorectal et elle peut même avoir un effet favorable sur son incidence, avec une diminution de 18%. (RR 0,82)[1]

Cependant, En 2005, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français  ne mentionnait pas la pilule, comme facteur  diminuant le cancer colorectal. De plus, le Centre International de la Recherche sur le Cancer concluait, le 7 août 2005,  de façon officielle que les estrogènes, les progestatifs  doivent être classés dans le groupe 1 des produits cancérigènes, ce centre ne mentionnait  pas que ce cancer était diminué par la contraception estroprgestative, alors qu'il mentionnait une légère diminution pour le cancer de l'utérus, des ovaires.

La thérapeutique hormonale substitutive(THS) et le cancer colorectal.

L'étude de Simons donne une augmentation statistiquement non significative de 29% de décès par cancer  colorectal liée à la prise de la THS. (J Clin Oncol 2012; 10 nov 30(32) 3983-90)..

Prévention

Par l’acide foliqueAu chapitre  aberrations chromosomiques, nous avons montré que la contraception hormonale diminuait la concentration en acide folique.

A voir la vidéo de30,45 minutes et qui à partir à partir de la 20,34°  minutes traite du cancer colorectal:  Prévention des malformations congénitales par l'acide folique 

Quelle est la leçon à retenir de cette vidéo? Les femmes en bonne santé qui prennent des suppléments d"acide folique voient l'incidence du cancer colorectal diminuée, par contre si les femmes qui ont des polypes et qui prennent de fortes doses d'acide foliques auraient une incidence augmentée en ce cancer.

 Les femmes sous pilule ont un intérêt à prendre des comprimés multi vitaminés, une alimentation riche en acide folique si elles veulent diminuer non seulement le risque du cancer colorectal mais  aussi les malformations congénitales.

En effet de nombreuses études  épidémiologiques montrent (…), une diminution du risque de cancers du côlon en cas d'augmentation d'apport d'acide folique d'origine alimentaire.  L'acide folique  protège contre la survenue de polypes et de cancer colorectal avant l'apparition de cellules néoplasiques (Prévention primaire).[2]

Même de faibles niveaux d'acide folique  dans l’alimentation peuvent réduire le risque de cancer du côlon, suggère les conclusions d'une équipe de recherche à l'Université d'Umeå,[3]

Par rapport aux femmes qui ont consommé 200 microg ou moins de l'acide folique / jour, le RR ajusté selon l'âge du cancer du côlon pour ceux qui ont consommé> 400 microg / jour était de 0,81  chez les femmes sans antécédents familiaux du cancer colorectal.

 Une méta-analyse publiée en 2005 s’est penchée sur 16 études: les auteurs ont conclu que le folate, sous forme alimentaire, pouvait avoir un léger effet protecteur contre le cancer du côlon.[4]



[1] Contraception. 1998 Dec; 58(6):335-43.Franceschi S, La Vecchia C

[2] Revue médicale Suisse  15.02.2012

[3] La revue Gut 2006 Bethany Van Guelpen

[4]  Int J Cancer. 2005 Feb 20; 1

Le cancer colorectal

 

Les cancers du côlon et du rectum étant assez semblables, on les regroupe sous le terme de cancer colorectal. Il s'agit toujours d'une tumeur maligne .

C'est le second cancer, en termes de fréquence, chez la femme après le cancer du sein.

Causes et facteurs de risque

  L'âge,  l'hérédité ou des mutations,  les maladies inflammatoires chroniques intestinales ( la maladie de Crohn et la  rectocolite hémorragique), le mode de vie, la contraception hormonale, le faible taux en acide folique…

La contraception hormonale et le cancer colorectal

En 1998, d’après l’analyse de plusieurs études épidémiologiques  contradictoires,  la contraception hormonale ne semble pas augmenter le cancer colorectal et elle peut même avoir un effet favorable sur son incidence.[1]

 A contrario, en 2005, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (GNGOF)  ne mentionnait pas la pilule  comme facteur  diminuant le cancer colorectal et le Centre International de la Recherche sur le Cancer concluait, le 7 août 2005,  de façon officielle que les estrogènes, les progestatifs  doivent être classés dans le groupe 1 des produits cancérigènes.

La rectocolite hémorragique et la contraception hormonale

 Cette affection est un facteur de  risque  du cancer colorectal. Selon les études, la pilule augmente le risque relatif  de : 1,29[2], 2[3], 1,7[4].

La maladie de Crohn et la contraception hormonale

De même, cette affection est un facteur de  risque  du cancer colorectal.

Aux Etats-Unis en 1960, la pilule a été liée à une augmentation spectaculaire de la maladie de Crohn[5].

La pilule augmente le risque relatif de la maladie de Crohn de 1,7[6]. Les femmes qui ont utilisé la pilule durant 6 mois avant la maladie de Crohn, ont un risque relatif de maladie de Crohn de 2,6 et les femmes qui ont utilisé durant 6 ans la contraception estroprogestative ont un risque relatif de 5,1[7].

Selon un grand nombre d’études (méta analyse de Cornish) sur 75 815 femmes, le risque relatif 1.44 [8] lié à la maladie de Crohn augmente avec la durée de la prise de la contraception estroprogestative et ne diminue pas tout de suite, après l’abandon de cette contraception.

L’acide folique à  titre préventif du cancer colorectal

Au chapitre  aberrations chromosomiques, nous avons montré que la contraception hormonale diminuait la concentration en acide folique.

 Les femmes sous pilule ont un intérêt à prendre une alimentation riche en acide folique si elles veulent diminuer le risque du cancer colorectal. En effet de nombreuses études  épidémiologiques montrent (…), une diminution du risque de cancers du côlon en cas d'augmentation d'apport d'acide folique d'origine alimentaire.  L'acide folique  protège contre la survenue de polypes et de cancer colorectal avant l'apparition de cellules néoplasiques (Prévention primaire).[9]

Même de faibles niveaux d'acide folique  dans l’alimentation peuvent réduire le risque de cancer du côlon, suggère les conclusions d'une équipe de recherche à l'Université d'Umeå,[10]

Par rapport aux femmes qui ont consommé 200 microg ou moins de l'acide folique / jour, le RR ajusté selon l'âge du cancer du côlon pour ceux qui ont consommé> 400 microg / jour était de 0,81  chez les femmes sans antécédents familiaux du cancer colorectal.

 Une méta-analyse publiée en 2005 s’est penchée sur 16 études: les auteurs ont conclu que le folate, sous forme alimentaire, pouvait avoir un léger effet protecteur contre le cancer du côlon.[11]



[1] Contraception. 1998 Dec; 58(6):335-43.Franceschi S, La Vecchia C

[2] Gut 1995, nov 37 (5) 668-73

[3] Am. J. Epidemiol. August. 1994 ,1,140 (3) 2668-78

[4] Int J.Epidemiol 1993;22:268-272

[5] Gastro. Enterology 1985 – 89 (5) ; 1046-9

[6] Int. J. Epidemiology 1993, 22 ; 268-272

[7] Am. J. Epidemiology 1994 Aug. 1. 140 (3) ; 268-78

[8] Gut. 1995, nov, 37(5) 668-73

[9] Revue médicale Suisse  15.02.2012

[10] La revue Gut 2006 Bethany Van Guelpen

[11]  Int J Cancer. 2005 Feb 20; 1

           La contraception hormonale par les progestatifs de synthèse.

 

Les progestatifs de synthèse et la fertilité

La progestérone secrétée par l’organisme, après l’ovulation, soutient la gestation ce qui n’est pas le cas des progestatifs de synthèse car leur effet sur la gestation est inconstant, c’est pourquoi ils sont contre indiqués pour soutenir la gestation. 

La noréthistérone (Norluten) , le lynestrénol (Orgamétril) pris  durant la grossesse,  ces progestatifs risquent d' entraîner une masculinisation du fœtus féminin.

Contre-indication

pour la femme présentant ou ayant eu  des antécédents de tumeur des seins, de  l'utérus, de tumeur maligne ou bénigne du foie, d'une cirrhose hépatique sévère. (WHO 2000) Ils sont contre- indiqués chez la femme présentant ou ayant eu  des antécédents cardiovasculaire, d'accident thromboembolique veineux en cours (phlébite, embolie pulmonaire...),  en cas  de présence ou d'antécédent d'infection  des  trompes ovariennes ,de grossesse extra utérine, de kystes des ovaires, d'anomalies de la glande mammaire.

Commentaire: Il faut, hors le cas de la grossesse, considérer  la plupart des contre-indications données par une firme pharmaceutique comme  des effets  indésirables en soi , subtilement dissimulés, non avoués, la firme ne voulant uniquement reconnaître que  le réveil d'une pathologie ancienne, l'entretien  d'une pathologie présente mais non l'initiation de sa molécule pour la pathologie contre-indiquée

Notez que pour la spécialité Orgamétril à base de lynestrénol,  les résumés des caractéristiques, version dictionnaire Vidal 2004 des spécialités à base de progestatif à forte dose,  précisent qu'"avant le début du traitement le médecin doit s'assurer de l'absence de cancer du sein ou de l'endomètre."

Effets  indésirables

Irrégularité des cycles, arrêt des règles, saignement entre les règles, cycles prolongés. Les causes exactes de ces saignements sont mal connues et leur prise en charge est mal codifiée. Les nombreuses irrégularités menstruelles obligent parfois à administrer en sus des estrogènes à bon nombre d'utilisatrices!

Oedèmes,  ictère cholestatique, douleur ou tension des seins, modification de l'appétit, de l'humeur, dépression, idées suicidaires,  baisse de la libido, maux de tête, vertiges, nervosité, acné, chute de cheveux, pousse anormale des poils, urticaire, prise de poids, kyste ovarien, vaginite,  nausées et douleurs abdominales qui sont les symptômes d'une grossesse extra-utérine pourraient éventuellement  la cacher. Addiction à la progestérone.

Les progestatifs de synthèse ont montré un effet néfaste sur l'os d'autant plus important que leur durée d'utilisation a été plus longue et que cette contraception  progestative a été prise chez les très jeunes filles, altérant ainsi l’acquisition du pic de la  masse osseuse. [1]La spécialité Depo-Provera à base de Depot médroxyprogestérone a un impact négatif sur la masse osseuse avec une perte de 3 % [2] après 2 ans d'utilisation. Cette diminution de la masse osseuse  pourra être  à l’origine  d’une ostéoporose précoce !

Avec l'implant  progestatif on a : des difficultés lors de sa pose, des déformations, des expulsions, des taux de grossesses extra-utérines importants (11%), des complications infectieuses ou des thromboses veineuses superficielles au site de la pose de l'implant, des lésions nerveuses souvent avec séquelles. Lors du retrait de l'implant: échec de localisation ou migration...(Prescrire 2014;363:22)

La différence entre les pilules de 1°,2°,3°,4° génération provient essentiellement du changement du  progestatif associé à l'oestrogène.

 Pilule de première génération à base du progestatif Norethistérone. Spécialité:Triella

Pilules de deuxième génération à base des progestatifs: Lévonorgestrel, Norgestrel, Norgestimate. Spécialités: Minidril, Leeloo, Adepal, Trinordiol, Stéridril.                      

Pilules de troisième génération à base des progestatifs Désogestrel Gestodène. Spécialités: Varnoline, Mercilon, Désobel, Mélodia, Harmonet, Minulet, Méliane. 

Pilules de quatrième génération à base de progestatifs  Drospirénone, Normégestrol, Diénogest, Chlormadinone. Spécialités: Zoely, Qlaira, Yaz, Jasminelle, Bélara.

 Les progestatifs de synthèse peuvent être androgéniques [3]aussi bien que progestéroniques mais aussi estrogéniques, anti-estrogéniques. Les progestatifs des dernières générations sont moins androgéniques, ce qui a permis de diminuer les doses d’éthinylestradiol dans certaines spécialités.

La forme pharmaceutique de ces progestatifs, peut être le comprimé, l’ampoule injectable, le stérilet avec un progestatif de synthèse,  l’implant, le patch (Eva), l’anneau vaginale (Nuvaring)

Il faut distinguer les progestatifs dit microdosés( Microval, Cerazette) des macrodosés (Orgametril).

 

La dermatite auto-immune de progestérone( DAP) est un trouble rare caractérisé par des manifestations cutanées récurrentes à partir de la phase lutéale du cycle menstruel de la femme. Les femmes fécondes ayant des antécédents d'apports exogènes de progestérone sont concernées. (Rodenas, Herranz et tercedor 1998)

Les signes de la DAP peuvent se présenter sous forme d'urticaire, d'angioedème, d'éruptions cutanées rouges en forme d'anneaux, d'érythème polymorphe et de lésion eczémateuse, d'une allergie parfois grave, de gonflement ou de plaies dans la bouche.

L'acétate de cyprotérone a été associé à une augmentation de 7 à 11 fois  du cancer cérébral, le méningiome, par rapport à une population qui ne prenait pas ce progestatif, mais d'autres progestatifs sont impliqués dans ce cancer:Chlormadinone, Acétate de médroxyprogesterone, lévonorgestrel...

 

 

                 Le mode d’action des progestatifs de synthèse

Grâce à leur  dose élevée, 10 à 100 fois supérieure à la dose de la progestérone naturelle, les progestatifs de synthèse entraîneraient un  blocage de l’ovulation dans cinquante pour cent des cycles, Ils augmentent la viscosité de la glaire cervicale, ce qui rend plus difficile la pénétration des spermatozoïdes et ils ralentissent le péristaltisme des trompes.

    Ils atrophient l’endomètre rendant impossible la nidation. Les saignements anormaux lors de la contraception de longue durée à base de progestatif  de synthèse sont occasionnés  par un changement structurel qui compromet une micro-vascularisation de l’endomètre et l’intégrité de son épithélium. Cet épithélium fragilisé amènera  à des saignements utérins anormaux.[4]

                 L’efficacité

L’efficacité des pilules à base de progestatif de synthèse s’aligne sur celle de la contraception estroprogestative, l’implant  (implanon) a un indice de pearl de 0,5% et les progestatifs injectables  à base de médroxyprogestérone acétate un indice de Pearl  d e 0.3[5]  à 3%.[6]

Le  progestatif,  abusivement qualifié  de faiblement  dosé de la spécialité Microval à base de 0,03 mg de lévonorgestrel, est déconseillé en cas d'antécédent de grossesse extra-utérine (GEUà ou de salpingite. Ce progestatif, en l'absence de ces antécédents  peut induire une GEU, on observe, en effet, 4 à 10% de GEU sous progestatif faiblement dosé. L'essai conduit par l"OMS donne 2 GEU sur 22 grossesses, et le risque de GEU est plus élevé chez les femmes sous progestatif faiblement dosé que sous pilule estroprogestative.( Contraception 1982: 25(3) 243-252 ) En valeur absolue le risque estimé de GEU est de 4,75 pour 1000 femmes par an, ce risque est peu éloigné de celui lié au stérilet. (Prescrire, 2004; N° 248, page 201 )Par contre l'incidence de GEU d'une femme sans contraception serait de 2,66  pour 1000femmes par an, c'est dire que le progestatif faiblement dosé multiplierait par deux le nombre de GEU!

Si l'on veut en savoir plus sur l'implication de la contraception et les GEU,cliquez ici.

                 L’indication des progestatifs 

 Ici il nous distinguer les progestatifs de synthèse[7] dont l’indication est uniquement la contraception, [8]des progestatifs[9] dont l’indication n’est plus la contraception  mais uniquement, les symptômes douloureux de l’endométriose, des fibromes, les irrégularités menstruelles, l’ insuffisance progestative, les règles douloureuses, le syndrome prémenstruel ![10]

Comme pour la pilule estroprogestative, les indications  des progestatifs ne sont pas  toujours respectées et certains médecins prescriront inadéquatement un progestatif de synthèse  pour gérer à la fois une contraception et  une des affections  gynécologiques, il fait d’une pierre deux coups !

                 La contraception hormonal de la femme  serait –elle une castration chimique?

En 1952, le gynécologue Rock,  associé à Pincus pour la mise au point de la première pilule contraceptive, injectait de la progestérone et des estrogènes dans le but d’aider les femmes à concevoir. Il pensait qu’en suspendant l’ovulation durant quelques mois et en laissant le système croire qu’une grossesse se produisait, que  par un effet rebond la fécondité serait améliorée chez la femme, cette suspension de l’activité ovarienne, due à une inhibition de la sécrétion de gonadotrophines hypophysaires, fut dénommée : « repos  des ovaires », chez l’homme, par contre l’inhibition de l’activité de ses gonades fut dénommée « castration chimique. » !

La Depo Provera (médicament  contraceptif à base de progestérone), a été expérimenté en 1966 comme un moyen de castration chimique. En effet cette année-là J. Money, sexologue l’a prescrit  comme traitement pour un patient sujet à la pédophilie. Il est devenu le premier américain à employer la castration chimique.

 Aujourd’hui, chez le délinquant sexuel masculin, la suspension, l’inhibition de  l’activité des gonades avec un dérivé de la progestérone constitutif de la spécialité Androcur ou Depo-Provera, est appelé : « castration chimique ». Curieusement, ce traitement qui est le même que celui de la femme prenant la pilule contraceptive  progestative, chez l’homme, cette camisole chimique fait débat à cause des préoccupations liées aux droits de l’homme et aux  effets secondaires [11]! Notons que ceux-ci sont  les mêmes que ceux de la femme sous pilule et que la camisole chimique, la castration de celle-ci  n’a jamais soulevé un grand débat !

Aujourd’hui, le problème pour des médecins n’est pas de savoir si la castration chimique masculine est efficace ou pas, mais comment surmonter leurs réticences vis à  vis de ce traitement à  imposer  aux pédophiles,  traitement qui de plus, ne serait pas en accord avec le code de déontologie médicinal ! On peut se demander si ces médecins se posent autant de réticences à prescrire la pilule à des femmes qui la considèrent comme une contrainte imposée par le monde médical, par notre société.



[1]The  Lancet, 7 april 2007 ; 369 ; p. 1220

[2] Pédiatrie Drugs 2006 ; 8 (1), p. 37

[3]Un progestatif de 1° génération égale un de 2° génération.

[4] Trends Endocrinol. Metab. 2008 July 19 (5) 167-74

[5] The medical letter 21-1-1993

[6] Contraception technology 18 édition New-York ardent media

[7] Comme Gérazette à base de Désogestrel ou Microval à base de Lévonorgestrel,

[8] En France ils n’ont pas obtenu l’autorisation sur le marché pour cette indication ! La pilule  contraceptive Pr. H. Joyeux Ed. du Rocher  p : 103 

[9] Comme, Luteran, Orgamétril

[10] Ce point d’exclamation ce justifie pleinement, car une analyse de Minerva (2002 ; 31 (7) 370-1) était arrivée à la conclusion que les progestatifs de synthèse ne sont pas indiqués pour le syndrome prémenstruel.

[11] Effets secondaires dAndrocur : Chez l'homme : stérilité temporaire, gynécomastie, variation de poids,impuissance, perte osseuse lors d'un traitement de longue durée.·Chez la femme:· Des troubles des règles·, prise de poids. Chez l'homme et chez la femme:· Difficultés respiratoires, aggravation d'une maladie veineuse des jambes, fatigue, asthénie, état d'agitation, humeur dépressive, migraine, maux de tête., une gêne inhabituelle de la vision, un accident vasculaire thrombo-embolique, jaunisse.