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Les règles douloureuses, abondantes
Les hormones stéroïdiennes peuvent diminuer certains symptômes comme les douleurs menstruelles, mais la contraception hormonale n’a pas d’indication pour les règles douloureuses, abondantes. A contrario la pilule peut induire des règles abondantes chez certaines femmes.
Il y a un danger à prescrire la pilule pour des règles douloureuses, abondantes car celles-ci peuvent être associées à de l’endométriose, à un fibrome, à un dysfonctionnement de la thyroïde... si bien que ces pathologies évolueront silencieusement et ainsi altérer la fertilité !
Concernant l'endométriose, il faut connaître absolument la mise en garde du Professeur C. Chapron, gynécologue-obstétricien.
A moindre frais pour la santé de la femme, concernant les règles abondantes le médecin peut proposer un anti-fibrinolytique, l’acide transexamique, qui diminuerait les saignements de 30 à 60% (2 à 4, 5 g par jour)[2].
La douleur des menstrues peut être traitée par des analgésiques comme le paracétamol, l'acide méfénamique, le naproxène(1 gr/jour), par une bouillotte d'eau chaude ou un sac de glace posé durant 15 minutes sur l'abdomen. Un massage du bas ventre avec ou sans une huile aromatique tels que: lavande , marjolaine sauge sclarée qui seront diluées dans de l'huile d'olive à raison de 3% maximum apaisera la douleur.
La camomille soulage les crampes menstruelles, prise aux moments des menstruations, l’alchémille est bénéfique pour les règles trop abondantes, à prendre une c. à c. par jour d’un extrait standardisé glycériné du 12° au 25° jour du cycle, durant trois cycles, la Bourse à Pasteur qui est un antihémorragique à prendre pendant les règles : 250 mg/gélules – 4 à 6 gélules par jour durant trois cycles.
Les techniques de relaxation, le magnésium pour gérer le stress. La marche, le jogging, la nage peuvent aussi soulager la douleur.
Le syndrome prémenstruel
Les symptômes de ce syndrome font partie d’un cycle normal, ils durent quelques jours. Ces symptômes peuvent être l’irritabilité, la dépression, l’anxiété, la fatigue, des maux de tête, une tension des seins, une prise de poids, une sensation de gonflement..
La pilule n’est pas indiquée pour ce syndrome, même si elle peut dans certains cas diminuer ses symptômes. Chez certaines femmes la pilule peut cependant aggraver le syndrome.
Le pharmacien peut proposer une préparation à base de Gattilier qui devrait être prise durant 3 mois.
[1] Le Médiator est une spécialité qui contient une molécule le benflurex faisant partie de la famille des fenfluramines .Le Benflurex possède des propriétés anorexigènes. Le Médiator a reçu, l’autorisation de mise sur le marché (AMM), en 1974 pour deux indications, la première comme adjuvant au traitement de l’hypertriglyceridémie, la deuxième comme adjuvant au régime chez les diabétiques en surcharge pondérale. Cette AMM a été obtenue essentiellement par des données pharmacologiques et non cliniques .On extrapolait les résultats obtenus sur des rats en laboratoire, à l’homme. Or les effets sur les rats ne sont pas les mêmes que sur l’homme. Aujourd’hui, il faut des études cliniques, validées, réalisées sur des malades .pour qu’une AMM soit accordée. Si les laboratoires Servier avaient demandé l’AMM pour l’indication véritable de sa molécule c'est-à-dire indiquée comme anorexigène, l’AMM leurs aurait été refusée car on connaissait déjà en 1960 la cardiotoxicité des anorexigènes dérivés de la famille des fenfluramines et les laboratoires Servier connaissait aussi cette cardiotoxcicité des fenfluramines quand ils ont introduit leur demande d’AMM. En2007, la première indication de Benflurex fut retirée, alors que pour 70% des cas, cette molécule était prescrite hors AMM, comme anorexigène. En 2009, la deuxième indication fut retirée suite à des valvulopathies, à des hypertensions pulmonaires. On évalue de 500 à 2000 le nombre de morts dues à la prescription du Médiator, il fut retiré du marché en 2009.
Cette malheureuse histoire, nous vous l’avons rappelé pour souligner l’importance des indications lors de la prescription d’un médicament, les deux indications « bidons » données par les laboratoires Servier n’avait qu’un seul but introduire sur le marché une molécule dont la toxicité leur était déjà bien connue.
[2] Folia Pharmacothérapeutique vol .38 mai 2011, n° 5, page 43.