Témoignages.
« La question scientifique du bac de première L sur l'avortement m'a énormément angoissée et affectée. J'ai en effet moi-même subi une IVG en 1979. Cette question demandait à des jeunes gens et jeunes filles de trouver des arguments en faveur de l'IVG sans leur demander de réfléchir aux conséquences irréversibles d'un avortement, conséquences avec lesquelles je vis depuis plus de vingt-cinq ans.
A 18 ans, avant mon recours à l'IVG, j'étais persuadée que la loi Veil était un grand progrès pour les femmes. Je n'aurais donc pas eu de difficultés à trouver les réponses demandées pour cette épreuve du bac.
La réalité vécue de l'IVG et des années de souffrance en raison de ce choix m'ont amenée à réviser totalement mon avis.
Les adolescentes d'aujourd'hui ont le droit d'être mieux informées que je ne l'ai été sur la réalité des dommages physiques, psychologiques, émotionnels et spirituels d'une IVG. Je pense en particulier au calvaire de gérer un tel secret face à mes quatre enfants nés plus de quinze ans après cette IVG. […] J'ai rencontré beaucoup de femmes souffrant silencieusement de leur avortement depuis des années. Nous préférons généralement le silence ; car, qui peut comprendre une douleur aussi profonde à moins de l'avoir vécue?
Cette douleur est telle que pour continuer à vivre, il n'y a pas beaucoup d'autre choix que de la refouler. Ce que j'ai fait pendant des années jusqu'à ce que mon psychisme, épuisé par ces efforts, craque. […]
Ce n'est qu'en 1995, en tenant mon premier fils dans mes bras, que j'ai réalisé ce que j'avais perdu. […] Comment faire le deuil de son bébé que l'on ne tiendra jamais dans ses bras? Avec beaucoup d'aide et plusieurs années supplémentaires, de nombreuses personnes pour écouter, beaucoup de femmes passées par les mêmes souffrances avec qui échanger, on y parvient malgré tout.[…]
Mon avortement représente le moment le plus triste de ma vie. Le moment où je suis passée de la relative insouciance de l'enfance et espérance de l'adolescence à une vie changée pour toujours. […] Si une seule femme évitait grâce à ce témoignage la souffrance de l'avortement face à une grossesse non désirée, mon IVG sortirait pour moi du non-sens.
Je ne comprends donc pas pourquoi l'Education nationale promeut l'IVG par un tel sujet au lieu d'aider les adolescents à réfléchir sur les conséquences dramatiques et irréversibles de l'avortement ». Anne-Hélène O'Malley (Etat-Unis)
Témoignage de Béate [1]
La chaîne ARTEnous a donné ce 19 février 2013 ce beau témoignage de Béate : Après une amniocentèse, Béate sut qu’elle attendait un enfant trisomique. Son couple durant trois mois, se demanda s’il devait garder l’enfant, ou mettre un terme à la grossesse, Béate étant convaincue qu’elle était incapable d’éduquer un enfant handicapé. Elle a donc été deux ou trois fois à la clinique pour avorter, mais chaque fois qu’elle voyait l’enfant à l’écographie, elle se disait : « non je ne peux pas faire cela. » Le couple a alors pensé à donner, pour l’adoption, l’enfant une fois né, ensuite il a pensé d’assurer, durant six mois leur rôle parentale. Cependant, dès que l’enfant fut né, dès qu’il a crié pour la première fois, « c’était notre bébé, tout c’est envolé d’un coup. » nous dit Béate.