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L’acné, cheval de Troie pour la pilule ?

L’acné est une affection cutanée, la peau est grasse, présente des  points noirs,  des microkystes, des pustules…   il touche principalement les adolescentes d’une façon plus ou moins sévère. La puberté, le tabac, le stress, une alimentation riche en sucre, la cortisone, les stéroïdes anabolisants, le bronzage, les perturbateurs endocriniens : les pesticides, la dioxine… sont des facteurs de risque de l’acné.

                       L’acné, avec hyper androgénie, est associée aux troubles des règles, dont l’exemple est l’ovaire polykystique.

L’acné guérit presque toujours à  la fin de l’adolescence et seule une  pilule anti-androgénique (Diane 35) est indiquée pour l’acné[1] Dans 116 pays, Diane 35 a été  commercialisée, dans la majorité  d’entre eux, ce médicament a l’indication unique « acné » mais dans certains pays, l’indication « contraception orale » est également associée ![2]

Le traitement de l’acné  par la spécialité Diane 35 a été approuvé en 1997 au Canada, mais n’a jamais été approuvé aux E-U ! Au Canada, depuis l’an 2000, elle est nommée « la pilule qui tue » » ! Sept décès seraient liés à la prise de la pilule Diane 35 en France.

 

La spécialité Diane 35, un « contraceptif maquillé » à base d’acétate de cyprotérone et d’éthinylestradiol, elle a été conçue, indiquée pour traiter uniquement l’acné, bien qu’elle ait un effet contraceptif, elle ne comprend pas celui-ci comme indication légale. Dans les années 80, Diane 35 a été la pilule à tout faire, il y a eu un détournement de son indication, ce qui est en fait  un sport médical journalier ! En 1982, la revue médicale Prescrire précisait « Diane 35 (…) n’est pas un contraceptif oral à prescrire à n’importe quelle femme, pour quelques boutons sur le nez. » « Aujourd’hui la prescription de Diane 35 en tant que pilule contraceptive à presque toutes les femmes ayant de l’acné est quasi-systématique, ce qui est parfaitement abusif, et il est impossible d’obtenir du fabricant des chiffres sur l’efficacité contraceptive de Diane 35 puisqu’elle n’a jamais été testée  comme contraception au long cours. »[3]

 Aujourd’hui avec le Dr. Martin Winckler, nous pensons que «  donner "deux-traitements-en-un" peut paraître séduisant mais n’est pas rationnel dans ce cas précis : on ne prend pas la pilule pour lutter contre l’acné, on la prend pour éviter d’être enceinte. Et l’acné nécessite des traitements spécifiques qui ne sont pas contraceptifs. Confondre les deux en prescrivant "une pilule pour l’acné", c’est  aller  au-devant d’une catastrophe »

Selon, le répertoire commenté des médicaments, concernant l’association de l’acétate de cyprotérone et d’éthinylestradiol «  il existe peu de preuve que cette association soit plus efficace dans l’acné que les contraceptifs classiques. »[4] !

 

                 Témoignages

J'ai pris Diane-35 pendant près de 5 ans, soit de 1998-2002. En octobre 2002, je suis rentrée à l'urgence de l'hôpital, en convulsion, pratiquement tombée dans le coma, affligée d'un épouvantable mal de tête invalidant. Tout avait commencé en août 2002, lorsque des maux de tête sont apparus soudainement et qui s'intensifiaient terriblement pour finalement me rendre "paralysée" du visage (..) vers la fin de septembre. Dieu sait combien de médecins et de spécialistes j'ai consultés et combien de fois je me suis précipitée à l'urgence pour un atroce mal de tête. Je leur demandais si ça ne pouvait pas être ma pilule contraceptive (Diane-35) qui causait tout cela, mais TOUS me confirmaient que ce n'était pas ma pilule qui en  était la cause. J'ai même vu un neurologue qui m'a bousillé le dos et le cou avec son infiltration de cortisone dans le nerf d'Arnold (…) pour atténuer les migraines. IL a raté l'intervention et la cortisone s'est propagée dans les muscles de mon cou et mon dos et les a détruits. Plus les jours avançaient, plus je devenais de plus en plus mal en point : incapacité de bouger les muscles de mon visage (paralysie du visage), difficulté à parler, difficulté à voir, fatigue intense, difficulté à respirer, très grosses migraines qui m'empêchaient d'aller au travail, et de soulever de pauvres sacs d'épicerie, …Finalement, à la fin d'octobre 2002, je me suis rendue encore une fois à l'urgence d'un hôpital car j'avais beaucoup de mal à la tête, j'étais très pâle. Pendant que j'attendais dans la salle d'attente de l'urgence, on m'a raconté que je suis tombée de la chaise, en convulsions, à moitié consciente. Les médecins urgentistes m'ont donc rapidement ramassée, embarquée sur une civière et m'ont amenée en salle. J'ai été branchée et tenue en observation pendant toute une soirée et une nuit à l'hôpital. En bref, j'ai failli y passer!  (…) J’allais vers une thrombose cérébrale (caillot de sang dans le cerveau) qui aurait été causée par Diane-35. Aussitôt que j'ai arrêté de prendre Diane-35, les migraines sont parties comme par magie. Pourtant, j'avais à plusieurs reprises demandé aux médecins si ces migraines ne pouvaient pas être causées par Diane-35, mais ils disaient toujours NON sauf cette fois d'octobre 2002.  Vous savez ce que je retiens de tout cela : parfois, il faut écouter son corps plutôt que les médecins car si j'avais continuer à 'écouter les médecins, je serais morte à l'heure qu'il est. »Forum.aufeminin.com (histoire vécue)  14.06 2005

Commentaire : La contraception hormonale est contre-indiquée absolument en cas de migraine et cette femme qui témoigne n’a pas été écoutée 

 

« Je prends la pilule Diane35, qui plus est, je pense que c'est l'une des plus chères! (…) c’est la pilule la plus dosée (…)  il était conseillé de ne pas la prendre plus de 6 mois, donc du coup j'ai demandé conseil à mon médecin et il ma dit que je pouvais la prendre autant de temps que je voulais! »Doctissimo.fr7.03.2008n°44463

 

«  J'ai 30 ans, et je viens d'arrêter Diane 35 à cause de kystes aux ovaires que cette super pilule  provoque parmi tant d'autre choses sympas. En un mois, j'ai des boutons qui sont apparus, tout d'abord la peau granuleuse, sur le front, puis ça s'est étendu aux tempes, aux joues, autour de a bouche, dans le cou, et même le haut du dos! Aujourd'hui, je suis en colère, j'ai lu un peu partout que l'arrêt de cette pilule provoquait une énorme poussée d'acné (je sais pas si c'est vraiment de l'acné). Des témoignages par centaines sur le net, de filles désespérées qui ont vu des dermathos à tout va, sans aucun succès Franchement, j'ai super peur, car j'en pleure tellement je suis affreuse à voir. Je n'ai jamais eu d'acné, et j'ai pris cette pilule il y a 10 ans déjà pour des problème autres (douleurs incroyable lors des règles) ».Sante-az.aufeminin.com  10.08.


                 La spécialité Roacutane indiquée pour l’acné sévère

 

Cette indication n’est pas toujours respectée, c’est dire qu’on utilise alors  un marteau-pilon plutôt qu’un marteau, ce qui ne sera pas sans entraîner de lourdes conséquences.

 En effet, le traitement de l’acné par la spécialité Roacutane à base d’isotrétinoïne, un dérivé de la vitamine A, peut être source de malformations chez l’enfant à naître, c’est pourquoi, on impose  à la femme de prendre une contraception hormonale pendant la prise du traitement.

 A l’arrêt de celui-ci, la contraception devrait  être encore prise au minimum durant 1 mois, ce délai est préconisé par la firme. Cependant, un article de 1988 de Dermatology[5] préconise un délai de trois mois. Ce délai de trois mois  est soutenu  à juste titre par la plupart des gynécologues, en effet, ce dérivé de la vitamine A est lipophile, c’est dire qu’il peut s’accumuler dans les graisses et un fois la prise de l’isotrétinoïde arrêtée, celui-ci s’en libéré lentement et il peut être source de malformations si la femme est enceinte. Cette  accumulation dans les graisses est valable aussi pour tous les perturbateurs endocriniens  lipophiles et pour les hormones contraceptives. C’est pourquoi, quand on arrête la pilule si on veut éviter des malformations lors de la conception, il est préférable d’attendre quelques mois avant d’envisager celle-ci. Nous étudierons cette question au chapitre « Fausse Couche »

 

La spécialité  Roacutane est source de nombreux  et graves effets secondaires. On lui a associé des suicides, des tentatives de suicide. Certes la firme reconnaît que sa molécule a été associée à de rares suicides, mais ne reconnaît aucun lien de causalité avec sa molécule. Nous voilà avertis, c’est au patient à faire le lien de causalité, alors que la firme elle-même ignore tout le mécanisme biochimique de sa molécule! La firme argumente en prétendant que les patients avec  de l’acné sévère sont souvent dans un état dépressif, ce qui peut être vrai. Mais alors, le Roacutane qui est censé restaurer une peau saine ne devrait-il pas en même temps lever cet état dépressif ! 

 

A moindre risque pour la santé de la femme, le pharmacien peut proposer une thérapeutique moins toxique 

 Une pommade anti-acnéique,  au peroxyde de benzoyle. Celui-ci serait aussi efficace qu’un antibiotique[6]. Il peut aussi proposer du gluconate de zinc qui a une efficacité un peu moindre qu’un antibiotique (tétracycline)[7].

En phytothérapie, il peut proposer : L’huile d’onagre qui soulage le syndrome prémenstruel et qui est aussi utile pour l’acné. (Gélules à 500 mg, 6 fois par jour, durant trois mois)

Le Vitex agnus castus qui  est le fruit du gattilier, son extrait est utilisé pour l’acné, les désordres prémenstruels. (Posologie : 30 à 40 mg d’extrait de baies séchées, par jour et durant trois mois minimum)

Si la femme arrête de prendre la pilule, elle pourra souffrir d’acné,  pour s’en guérir il  lui faudra quelques mois de patience en sorte que son système endocrinien retrouve son équilibre. Ce temps imparti à la patience sera utilisé pour revoir et rééquilibrer son alimentation de préférence biologique, ce rééquilibrage étant un préalable indispensable à une thérapeutique par phytothérapie.

La thérapie par Le jeûne.

 



[1] Après arrêt d’une pilule contraceptive à caractère androgénique, on peut avoir une apparition de l’acné. Avec la pilule contenant un progestatif de 3° génération (Gestodène)  on obtient une réponse variable, individuelle : soit une amélioration, soit une initiation chez 0.5 à 7% des femmes.…

[2] Agence  française du médicament

 

[3] Dr. Martin Winckler. « La contraception mode d’emploi »

[4] Répertoire commenté des médicaments ; 2012 p : 190

[5] Dermatology, 1988, 196 (1) 140-7.

[6]the Lancet, décembre,  2004, p.2188-2195.

[7] Dermatology ; 2001, 203 (2), p.135-40.