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                 La spécialité Roacutane indiquée pour l’acné sévère

 

Cette indication n’est pas toujours respectée, c’est dire qu’on utilise alors  un marteau-pilon plutôt qu’un marteau, ce qui ne sera pas sans entraîner de lourdes conséquences.

 En effet, le traitement de l’acné par la spécialité Roacutane à base d’isotrétinoïne, un dérivé de la vitamine A, peut être source de malformations chez l’enfant à naître, c’est pourquoi, on impose  à la femme de prendre une contraception hormonale pendant la prise du traitement.

 A l’arrêt de celui-ci, la contraception devrait  être encore prise au minimum durant 1 mois, ce délai est préconisé par la firme. Cependant, un article de 1988 de Dermatology[5] préconise un délai de trois mois. Ce délai de trois mois  est soutenu  à juste titre par la plupart des gynécologues, en effet, ce dérivé de la vitamine A est lipophile, c’est dire qu’il peut s’accumuler dans les graisses et un fois la prise de l’isotrétinoïde arrêtée, celui-ci s’en libéré lentement et il peut être source de malformations si la femme est enceinte. Cette  accumulation dans les graisses est valable aussi pour tous les perturbateurs endocriniens  lipophiles et pour les hormones contraceptives. C’est pourquoi, quand on arrête la pilule si on veut éviter des malformations lors de la conception, il est préférable d’attendre quelques mois avant d’envisager celle-ci. Nous étudierons cette question au chapitre « Fausse Couche »

 

La spécialité  Roacutane est source de nombreux  et graves effets secondaires. On lui a associé des suicides, des tentatives de suicide. Certes la firme reconnaît que sa molécule a été associée à de rares suicides, mais ne reconnaît aucun lien de causalité avec sa molécule. Nous voilà avertis, c’est au patient à faire le lien de causalité, alors que la firme elle-même ignore tout le mécanisme biochimique de sa molécule! La firme argumente en prétendant que les patients avec  de l’acné sévère sont souvent dans un état dépressif, ce qui peut être vrai. Mais alors, le Roacutane qui est censé restaurer une peau saine ne devrait-il pas en même temps lever cet état dépressif ! 

 

A moindre risque pour la santé de la femme, le pharmacien peut proposer une thérapeutique moins toxique 

 Une pommade anti-acnéique,  au peroxyde de benzoyle. Celui-ci serait aussi efficace qu’un antibiotique[6]. Il peut aussi proposer du gluconate de zinc qui a une efficacité un peu moindre qu’un antibiotique (tétracycline)[7].

En phytothérapie, il peut proposer : L’huile d’onagre qui soulage le syndrome prémenstruel et qui est aussi utile pour l’acné. (Gélules à 500 mg, 6 fois par jour, durant trois mois)

Le Vitex agnus castus qui  est le fruit du gattilier, son extrait est utilisé pour l’acné, les désordres prémenstruels. (Posologie : 30 à 40 mg d’extrait de baies séchées, par jour et durant trois mois minimum)

Si la femme arrête de prendre la pilule, elle pourra souffrir d’acné,  pour s’en guérir il  lui faudra quelques mois de patience en sorte que son système endocrinien retrouve son équilibre. Ce temps imparti à la patience sera utilisé pour revoir et rééquilibrer son alimentation de préférence biologique, ce rééquilibrage étant un préalable indispensable à une thérapeutique par phytothérapie.

La thérapie par Le jeûne.

 



[1] Après arrêt d’une pilule contraceptive à caractère androgénique, on peut avoir une apparition de l’acné. Avec la pilule contenant un progestatif de 3° génération (Gestodène)  on obtient une réponse variable, individuelle : soit une amélioration, soit une initiation chez 0.5 à 7% des femmes.…

[2] Agence  française du médicament

 

[3] Dr. Martin Winckler. « La contraception mode d’emploi »

[4] Répertoire commenté des médicaments ; 2012 p : 190

[5] Dermatology, 1988, 196 (1) 140-7.

[6]the Lancet, décembre,  2004, p.2188-2195.

[7] Dermatology ; 2001, 203 (2), p.135-40.