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La contraception hormonale estroprogestative

La contraception hormonale est composée d’un dérivé de synthèse estrogénique (l’éthinylestradiol) et d’un progestatif, c’est la contraception estroprogestative. Elle peut être prise par différentes voies : orale (pilule), cutanée, vaginale, parentérale.

Vers 1950 des hommes et des femmes prirent parallèlement un premier type de pilule qui arrêta l’ovulation chez les femmes et momentanément la production de sperme chez l’homme. Mais on écarta rapidement les hommes de ces essais quand l’un d’eux présenta des testicules ratatinés, alors que plus tard même la mort inexpliquée de trois femmes qui participaient aux essais sur la pilule n’entrava pas sérieusement les recherches, les morts ne furent pas prises en considération pour arrêter des études sur la pilule féminine.[1] Sachons qu’aucune autopsie ne fut faite sur ces femmes probablement décédées de thromboembolie. On a dit qu’on avait expérimenté la pilule sur des milliers de femmes et qu’elle était sûre ! 

 

                    Le système reproducteur féminin

Les ovaires sont des glandes du Système endocrinien, qui secrètent des hormones estrogéniques, progestatives  et qui   renferment plusieurs follicules, mais un seul mûrira et libérera un futur ovule. L'ovule migre dans une trompe de Fallope dont la paroi est tapissée de cils vibratoires permettant sa progression.

La rencontre entre l'ovule et un spermatozoïde peut avoir lieu: c'est la conception. L'ovule est fécondable durant un temps relativement court: 24 heures.

La cavité utérine est tapissée de l'endomètre, une muqueuse dont les caractéristiques morphologiques fluctuent sous l'influence des hormones et sous l'endomètre se situe un tissu conjonctif: le stroma. C'est au niveau de l'endomètre et du stroma que s'effectue la nidation de l'ovule fécondé. S'il n'y a pas fécondation, la muqueuse utérine est éliminée par le vagin; ce sont les règles. C'est la fin du cycle féminin.

Le cycle féminin est constitué de deux phases: la phase folliculaire sous l'influence de l'œstradiol, elle varie de sept à vingt et un jours; la phase lutéale qui sous l'influence de la progestérone a une durée de +/- 14 jours. Le cycle féminin peut donc varier naturellement de 21 à 35 jours.

Les glandes endocriniennes secrètent aussi des hormones androgènes [2], ce sont les stéroïdes anabolisants. Ils sont les précurseurs des œstrogènes. L’androgène le plus connu est la testostérone. Les androgènes développent les caractères mâles. Il faut souligner qu’il y a des rapports subtils entre la sécrétion d’œstradiol, de progestérone et d’androgène lors de l’activité ovarienne.

 

 Mode d’action de la contraception estroprogestative

estroprogestative

Elle pourrait agir à quatre niveaux (figure) :

1°) au niveau des ovaires: provoquant un effet anti-ovulatoire mais cet effet n'est pas toujours total chez un certain nombre d'utilisatrices de la contraception estroprogestative. Une étude suggère une incidence d'ovulation de 18 à 28 % quand les femmes prennent correctement la pilule [3]. Pour empêcher l’ovulation, les doses d’hormones ingérées sont 10 à 100 fois plus élevées que celles fabriquées par les ovaires.

2°) au niveau de la glaire cervicale: la progestérone rendrait le mucus hostile à la migration des spermatozoïdes, l'efficacité de cette barrière serait de l'ordre de 25 %, la glaire est rare, plus épaisse.

3°) au niveau des trompes de Fallope: les hormones provoquent un ralentissement du péristaltisme des trompes, ce qui pourrait conduire à une grossesse extra-utérine, cette éventualité est reconnue par certaines firmes pharmaceutiques.

4°) au niveau de la muqueuse de l'utérus : les hormones exogènes ont un impact sur le développement cyclique de l'épaisseur de l'endomètre or celle-ci est en relation avec le succès de l'implantation de l'embryon humain. Avec une épaisseur de l'endomètre égale ou inférieure à 7 mm, aucune grossesse n'était détectée dans un programme d'induction de l'ovulation: avec une épaisseur égale ou inférieure à 8 mm on obtient 97 % de grossesses anormales ou des  fausses couches spontanés.[ 4]

La diminution de flux sanguin des règles chez les femmes qui prennent la pilule est due à cette diminution de l'épaisseur de l'endomètre. Si malgré tout un œuf fécondé arrive dans l'utérus il ne pourra pas s'y implanter ou y vivre car la muqueuse est atrophiée, on aura une fausse couche occultée par les règles.               

Les glandes de l'endomètre et ses artères spiralées doivent normalement apporter l'oxygène et les nutriments à l'œuf fécondé. L'efficacité de l'implantation de l'embryon est corrélée avec la quantité du flux sanguin à travers les artères spiralées. Après la prise de la pilule rapidement on observe une régression des artères spiralées ainsi que des glandes de l'endomètre. Aucun œuf fécondé n’arrivera à s’implanter dans cette muqueuse atrophiée.

.Certaines femmes, qui auront pris la pilule durant 5 ans ou plus, selon l'étude publiée en 2012 par Obst Gynecol August 120 (2PT) 348-54,  présentent une épaisseur de l'endomètre inférieure à 7 mm, ce qui peut générer des fausses couches.

Pour en savoir plus concernant l'effet de la pilule sur les facteurs d'implantation, voyez  l'article du pharmacien John Wilks. Il nous parle des intégrines, assimilées à des griffes d'accrochage de l'embryon contre la paroi de l'utérus, leur rôle est altéré de façon flagrante par la pilule. Plusieurs auteurs ont commenté l'absence ou la diminution des intégrines  chez des femmes subissant des fausses couches récurrentes, une infertilité inexpliquée.

Après plusieurs années de prise d’hormones exogènes, le stroma qui est un tissu conjonctif ne fonctionne généralement plus, il est devenu fibreux. Soulignons que la qualité du stroma est aussi importante car l'embryon induit des modifications de celui-ci provoquant ainsi le développement du versant maternel du placenta.

Il intéressant, pour conclure , de savoir, de prendre conscience que

1° Certaines données suggèrent que les changements l’endomètre chez les utilisatrices de la pilule ont une importance fonctionnelle. Elles montrent clairement que la réceptivité de morphologiques de l’endomètre contribue vraiment à l’efficacité de la pilule[5]. C’est dire qu’une fausse couche, pour la femme, peut avoir lieu, c’est dire aussi que l’efficacité de la pilule peut être surévaluée par ces fausses couches précoces.

2° Avec la pilule, le flux sanguin des règles est en fait une hémorragie de privation qui simulera des règles tout en s'en différenciant extérieurement par une abondance moindre. La femme croira ainsi assister à la fin d'un cycle normal, de durée classique alors que c'est elle-même qui aura artificiellement provoqué cette hémorragie par cessation de la prise hormonale. Ceci est psychologiquement très important comme facteur d'acceptabilité de la pilule mais en fait c'est un leurre dont la plupart des femmes qui la prennent ne peuvent pas toujours être conscientes. Le nombre de 20 à 22 pilules par boîte n'est destiné qu'à serrer de plus près la longueur dite normale du cycle ovarien. Une sévère atrophie de l'endomètre peut arrêter le flux sanguin et provoquer une absence de règles.

3° La science médicale, qui connaît en grande partie le mécanisme de la reproduction humaine, peut le perturber profondément mais il lui manque des éléments pour en connaître toute sa finesse, sa complexité. La preuve en est qu'il n'est pas toujours possible par la fécondation médicale assistée d'obtenir une implantation viable d'un embryon conçu en éprouvette.