La contraception divise les médecins!
« Le médecin cherche l’efficacité de l’acte technique, même au prix de la santé »
Ivan Illich (Némésis médicale, l’expropriation de la santé)
Notre monde a subi une grande violence au nom du bien, de la science, du progrès et de nombreux médecins prescrivent la contraception au nom du progrès scientifique, technique, alors que celui-ci devrait d'abord avant tout être progrès culturel, spirituel.
Dès le début de sa mise sur le marché, la pilule fut considérée par ses promoteurs comme un contraceptif parfait, d'un emploi facile, absolument efficace, sans danger, qui devait en outre permettre une restauration totale de la fécondité dès que la femme le désirerait!
En 1962 l'ordre des médecins français stipulait que le médecin n'a aucun rôle à jouer, ni aucune responsabilité à assumer dans l'application des moyens anticonceptionnels, dans les conseils au public, dans les démonstrations relatives à l'emploi de ces moyens. L'avocat de l'ordre parlait de moyens qui trompent la nature.
En France, ce n'est qu'en 1968, après l'abrogation de la loi de 1920, que la faculté de médecine a ouvert ses portes à la contraception; mais celle-ci n'était pas inscrite aux programmes des études médicales et, la même année, l'ordre des médecins adressait une lettre à tous les médecins: "L'ordre contre la pilule".
Aujourd'hui, une grande partie du monde médical a rejoint la pensée des promoteurs de la pilule soit en ignorant sa toxicité, soit en la minimisant par une attitude sceptique. Souvent les médecins minimisent sa toxicité, la considérant comme un moindre mal, philosophie fréquente du métier médical, à voir comme un bien en attribuant le mal trop souvent à la patiente!
En Belgique 11 % des médecins estiment que les médicaments mis sur le marché sont sans danger![1] Cette attitude d'inconscience, face à la toxicité médicamenteuse pourrait peut être s'expliquer par l'autorisation de mise sur le marché par le ministère de la santé garant de la santé publique.
Aujourd'hui, la contraception est, pour certains médecins, un bien comparé à l'avortement. Certes, elle aurait quelques ennuis mineurs tels les migraines, les nausées, la perte de libido, la dépression, la fatigue, l’augmentation du poids, l’absence de règles, la tension des seins, etc.
Si la contraception hormonale a posé des problèmes de fertilité, la médecine procèdera à une stimulation ovarienne et elle a à sa disposition la fécondation médicale assistée.
Selon le docteur Foucras, fondateur du Formindep[2] pour une information médicale indépendante, le nœud du problème actuellement, ce sont bien ces leaders d'opinion : « Quand les leaders d'opinion expriment d'autres avis que ceux de la science, c'est souvent qu'ils sont influencés par les laboratoires qui les rémunèrent comme consultants »
Le noeud du problème c’est l’'induction de prescription liée à l'argument d'autorité : le généraliste copie les prescriptions du gynécologue qui copie celles du prestigieux leader en blouse blanche du CHU, qui est devenu un visiteur médical haut de gamme. D'un point de vue stratégique, pour les laboratoires, c'est parfait, il n'y en a qu'un à influencer qui influencera tous les autres, notamment via la formation continue, devenue cœur de cible de la stratégie d'influence des firmes.
Aujourd’hui un nombre important de médecin prescrit la contraception artificielle en toute bonne conscience, Certains médecins se disculpent trop facilement, en rejetant sur la patiente la pathologie observée sous pilule, selon eux cette pathologie existait avant sa prise. Et puis les autres petits ennuis mineurs observés, c'est la femme qui les invente, c’est psychologique. La femme est un parfait bouc émissaire! Ces médecins exercent alors une véritable emprise sur la femme. Ils lui font constamment porter la responsabilité de ce qui ne va pas, ils ne se remettent en question à aucun moment.
Au fond ces médecins n’en seraient venus à une vision innocente, bienveillante de la contraception hormonale, que par un long, patient, subtil formatage des firmes pharmaceutiques. Les laboratoires en effet ont injecté des millions d’euro dans un lavage du cerveau des médecins et dans la soi-disant éducation des jeunes.
Mais il existe donc un nombre restreint de médecin pour qui cette contraception a créé des problèmes de conscience. La gynécologue Ellen Grant, le gynécologue André Devos, la gynécologue Gabriel Vloka après avoir prescrit la pilule, avec d'autres médecins préconisent aujourd’hui en un premier lieu : le Planning familial naturel aujourd’hui, ces médecins ne contredisent certainement pas le Docteur Pierre Simon, bien qu’apôtre de la contraception hormonale, qui dès le début des années 1960 confiait au journaliste J. Toulat: "Si j'étais femme, sachant ce que je sais de la physiologie, vous me paieriez cher pour me faire avaler la pilule."
Pour la gynécologue Ellen Grant : " les effets secondaires des hormones représentent un iceberg que le médecin ne veut pas regarder en face." (3)
La gynécologue féministe, Blanche Edwards Pillet, avec d’autres médecins, souligne que "la santé des femmes est menacée par des méthodes contraceptives dangereuses, le cortège d'inflammations, des métrites et autres salpingites et pour finir une stérilité définitive que provoquerait la vengeance d'une nature frustrée dans ses desseins(4)".
Avec L. Israël, cancérologue : « la prise prolongée de la pilule contraceptive, dès le plus jeune âge, rend plus aléatoire et plus délicat les grossesses ultérieures (…) en fait s’agissant d’autres domaines de la médecine il est vraisemblable que des produits (comme les hormones contraceptives) entraînant de telles conséquences n’auraient jamais reçu l’autorisation de mise sur le marché. Des phénomènes culturels et politiques ont influencé les décideurs.» [5]
Selon le professeur H. Joyeux, cancérologue « la mentalité contraceptive de la stérilité programmée a amené beaucoup de femmes à une stérilité définitive, en plus des dégâts considérables pour la santé des jeunes femmes »(6).
A côté de ces médecins qui ont pris le parti de la contraception artificielle et ceux qui préconisent de la planification des naissances par les méthodes d’observation, il existe des médecins qui défendent la contraception artificielle et le planning familial naturel avec la même conviction , tel le docteur Martin Winckler, qui souligne, dans son livre « La contraception, mode d’emploi », concernant les méthodes naturelles, qu’il y a « des idées reçues : par la presse, le grand public et la plupart des médecins. Elles seraient passées de mode, inefficaces, réservées aux personnes opposées à toute forme de contraception. Or, ces idées reçues sont toutes erronées, il ne faut rejeter aucune méthode mais bien les connaître toutes (...) Les méthodes naturelles ne doivent pas être méprisées ou négligées (…) elles présentent un avantage certain : elles ne nécessitent pas de recourir à des accessoires (préservatifs, stérilet, (…) ni même au médecin. Leur efficacité est proportionnelle au soin avec lequel on les utilise (….) utilisées avec beaucoup d’assiduité, elles sont très efficaces. Si pour des raisons religieuses, philosophiques ou psychologiques des couples veulent recourir en toute connaissance de cause aux méthodes dites « naturelles » c’est leur droit le plus strict. Ils ne méritent ni ironie, ni opprobre, et ils ne méritent certainement pas le mépris que leur opposent de très nombreux médecins. »
[1] Folia Pharmacothérapeutique, 1996 – n°23 p. 55
[2] Formindep se définit comme un « collectif organisé en association «dont le but est de « favoriser une formation et une information médicales indépendantes de tout autre intérêt que celui de la santé des personnes ». Ce collectif a été lancé en mars 2004 à l’initiative de Philippe FOUCRAS.
[3] Dr Ellen. Grant, « Amère Pilule »Ed. O.E.I.L
[4] « L’égalité en marche » de Florence Rochefort et Laurence Kleyman, Le Soir 28 juillet 2010
[5] « Amère Pilule » Dr. E. Grant, page 8 Ed. O.E.I.L.
[6] « Ton corps fait pour la vie » de Daniel Ange Préface du Pr. H. Joyeux.