Le stérilet, un cadeau pour les MST?
Bien que le stérilet ne soit pas contre- indiqué chez la femme qui n’a pas encore eu d’enfants c’est à dire une nullipare, plusieurs médecins préfèrent ne pas le poser chez ces femmes pour éviter le risque dû aux maladies sexuellement transmissibles, en effet, tout corps étranger à l’organisme peut augmenter le risque d’infection et une maladie inflammatoire pelvienne peut survenir dans les trois semaines après la pose d’un stérilet.[1]Les gynécologues R. Palmer et J. Dalsace sont réticents « à appliquer le stérilet à une nullipare, et même à une femme qui n’a encore eu qu’un seul enfant à cause, malgré tout, du risque d’une petite infection utéro-tubulaire, qui même vite jugulée par les antibiotiques peut obstruer les trompes. »[2]
. Des études ont fortement suggéré une association entre le stérilet et les salpingites[3] et l’augmentation de l'infertilité due aux salpingites est significative[4] pour les femmes de 25 ans à 34 ans, et peut être silencieuse[5]. La pose du stérilet multiplie par quatre le risque d’infection pelvienne à Chlamydia T. par rapport à la population générale[6].
Chez les femmes âgées de moins de 25 ans et qui n'ont pas encore eu d'enfant la durée de la pose du stérilet diminue leur fertilité[7] par rapport aux femmes sans stérilet.
Le risque d'infertilité est de 10 % des femmes après 2 ans de port de stérilet.[8] Chez les femmes portant un stérilet par rapport aux femmes n'en portant pas, le risque relatif [9]d'infertilité tubaire varie de 2 à 9 fois selon les études (de 2 à 4[10] - de 2 à 6[11] - de 3 à 9[12] - de 2, 7 à 7, 3[13])
La médecine ne fait mention que du risque d'infection au moment de la pose du stérilet, mais le stérilet est responsable d’actinomycose, quand il est laissé trop longtemps en place (prévalence : 3 à 14,5%). Cette bactérie, plus souvent commensale que pathologique, peut provoquer des infections pelviennes : le risque d’endométrite[14]serait multiplié par trois.
Le stérilet avec un progestatif provoque une maladie inflammatoire pelvienne[15].
Avec le stérilet contenant un progestatif de synthèse (lévonorgestrel) plusieurs études ont montré qu'il est associé à l'infertilité par salpingites[16] ainsi qu'à des abcès tubo-ovariens, à des endométrites après un long usage,[17]à une augmentation des fausses couches.[18]
Témoignages
« J'ai 18 ans et je ne voulais pas de contraception hormonale, pour une tonne de raisons (…) J'ai opté pour le stérilet en cuivre, qui est aussi dur que la pilule sauf que... Aucun risque d'oubli ! Ainsi, on garde son métabolisme naturel, rien de changé, rien de chimique. Et on a pas à s'en inquiéter pour au moins 3-5 ans. Même si certains médecins ou gynécos sont encore un peu réticents, le stérilet peut être posé sur des femmes sans enfants et même des jeunes filles. J'ai 18 ans et j'en ai un depuis peu ! Alors avant de gober tous les cachets que les gynécos prescrivent mécaniquement, pensez au stérilet... » Lepoint.fr 16.03.2011 commentaires : 21.03.2011 à 22.34
Commentaire : cette jeune femme a eu tort de ne pas écouter le médecin qui lui a déconseillé un stérilet, cependant on peut la comprendre, la médecine ne lui proposa que la pilule ou le stérilet, cette femme ne connaît rien d’autre comme moyen de régulation des naissances, elle est comme dans un cercle vicieux .Par contre si un médecin lui avait proposé une porte de sortie comme le planning familial naturel, peut être, aurait-elle envisagé de l’adopter, en tout cas elle aurait préservé sa fertilité.
[1] Act. Obst. Gynéco. Scand. 1980 ; 59(1) ; 69-71
[2] La Contraception de J. Dalsace et R. Palmer Presses universitaires de France p :143
[3]The Lancet, 1992, 339, 785-8
[4] J. Gynecol. Obst. Biol. Reprod. 1990 19 (2) 155-6.
[5] Sex. Transm. Dis 1992- J.F 19 (1) 28-34
[6] Infect. Dis. Obstet. Gynecol. 1997 ; 5(1) : 10-17.
[7] Br. J. Obst. Gynec. 2001, 108 (3) 304-14
[8] Masson 1998. Bossier, guilmot, Queneau
[9] Le risque relatif (RR) mesure le risque de survenue d'un événement dans un groupe par rapport à un autre groupe. Exemple : Considérons que 10 % des fumeurs ont eu un cancer du poumon, et que 5 % des non-fumeurs ont eu ce cancer .Le risque relatif est ici égal à 2 (10/5=2). Le risque d'avoir un cancer du poumon est deux fois plus élevé chez les fumeurs que chez les non fumeurs.
[10] Urol. Clin. North Am. 1984 11 (1) 65-81
[11] The Lancet 16, septembre, 2000 ; p. 1017
[12] Cash. sexol. clin. 1987 13 (80) 27-29
[13] Contraception. Fert. Sex. 1987; 15, (4) 415-6
[14] Eibach. Geburtshifte Frauenkeilkolhilfe, 1989; 49 (11):972-6.
[15] Acta.Obst. Gynecol. Scandinave ; 2009, 88, (6) 680-4
[16] Clin. Obs. Gynecol. 2007 dec 50 (4) 886-91
[17] Acta Obstet. Gynecol. Scand. 2009; 88 (6) 680-4
[18] Brit. J. Obst. and Gynecol. 1979, Jul .86 (7) 548-50