Les  maladies sexuellement transmissibles (MST)

Les maladies sexuellement transmissibles (MST) jouent un rôle important au niveau de l'infertilité de l'homme et de la femme; chez celle-ci on distingue les cervicites (infections génitales basses) et les salpingites, les endométrites. (Infections génitales hautes) appelées aussi maladies inflammatoires pelviennes. 20 % des femmes qui ont une infection génitale basse développeront une maladie inflammatoire pelvienne, 3 % seront infertiles et  2 % auront une grossesse à problèmes.[1]  Beaucoup de ces infections sont asymptomatiques. C'est ce qui en fait leur danger car il sera difficile de les traiter en temps voulu. La littérature médicale annonce que la pilule diminuerait les endométrites, les salpingites en fait, elle ne diminue que leurs symptômes.

Les maladies sexuellement transmissibles incluent le virus du Sida (HIV), de l'hépatite B, de l'herpès génital, le papillomavirus humain (HPV), les  germes à chlamydia, la syphilis, la gonorrhée, etc.

La menstruation est un excellent milieu de prolifération microbienne et les infections génitales basses  pourront remonter et provoquer des maladies inflammatoires pelviennes; 40 % des femmes jeunes qui ont une maladie sexuellement transmissible vont présenter une récidive ou une autre maladie sexuellement transmissible[2] car elles sont particulièrement vulnérables à celles-ci. Cette vulnérabilité est due au col de l'utérus immature, à une inversion de la muqueuse du col utérin (ectropion) plus vulnérable et à un mucus cervical moins épais.

Sur le plan clinique, les adolescentes ont la particularité d'être peu symptomatiques et le papillomavirus humain ( HPV) a une prédilection pour les adolescentes, celles-ci sont particulièrement sensibles aux maladies sexuellement transmissibles et le risque relatif est multiplié par 3 pour les infections pelviennes chez les adolescentes de 15 ans par rapport à une femme de 25 ans, cela étant dû à leur système immature et une adolescentes de 15 ans a  10 fois plus de risque de devenir stérile   à cause d’une infection à chlamydia qu’une femme de 25 ans.[3]

Au cours de ce chapitre nous poserons ces questions :

 

 

           Les symptômes des MST

Des brûlures en urinant, de la douleur dans le bas ventre, des saignements intermittents, des sécrétions génitales liquides, purulentes ou transparentes s'écoulant de l'urètre.

 Avec les infections à chlamydia, la gonorrhée, l'herpès génital, l'hépatite B, le HIV le plus souvent le sujet n'a pas de symptômes (70 à 80 % des infections à chlamydia sont asymptomatiques). Ceci va contribuer à la contamination et à  compromettre la précocité thérapeutique.

L'incidence exacte est difficile à quantifier parce que ces maladies sont asymptomatiques. Cependant il y a une forte incidence d'infection à chlamydia et HPV en Europe et aux E-U, on observe une augmentation des maladies sexuellement transmissibles particulièrement chez les jeunes de 16 à 24 ans.

           Le dépistage

Alors que les maladies sexuellement transmissibles ont un rôle capital dans l’augmentation de la stérilité, elles font l’objet de bien peu d’études de dépistage et de politique de prévention !

Le pistage systématique du Chlamydia trachomatis, chez les femmes, fournit une efficacité incertaine. En effet, effectué entre 2004-2006, un essai randomisé,[4] chez 2579 étudiantes sexuellement actives, âgées de 16 à 27 ans, n’a pas montré de différence significative entre le groupe de femme dépistée et non dépistée.  C’est dire que le dépistage ne détecte pas ou au mieux faiblement les atteintes inflammatoires pelviennes, d’où la nécessité de dépister, plusieurs fois par an, les femmes à risque.

Le frottis vaginal effectué par la femme elle-même pour le diagnostic d’une infection à Chlamydia trachomatis au moyen d’une technique d’amplification de l’ADN est une alternative qui est valide pour remplacer l’échantillon prélevé par le médecin au cours d’un examen gynécologique. Cette observation vaut autant pour le diagnostic d’une infection à Chlamydia chez les femmes symptomatiques que pour le dépistage opportuniste chez les femmes ne présentant pas de symptôme.

Tant chez les femmes asymptomatiques que chez les femmes qui présentent des symptômes d’IST, le frottis vulvo-vaginal est significativement meilleur que le frottis endocervical pour détecter une infection à Chlamydia. En recourant au frottis endocervical plutôt qu’au frottis vulvo-vaginal chez les femmes symptomatiques, on passerait à côté du diagnostic d’infection à Chlamydia dans 9 % des cas, soit dans 1 cas sur 11.[5]

Pour en savoir plus sur le dépistage du gonocoque et du chlamydia: comment et chez qui?

 

 Le test  de dépistage du Sida cherche dans le sang les anticorps du virus du Sida. Or ces anticorps ne seront  présents contre le virus seulement qu’après deux à trois semaines, le test sanguin pourra  alors  être négatif s’il est effectué peu de temps après l’infection !

           Le traitement

Le traitement des germes se fera par antibiotiques.  Cependant on constate une récurrence des infections de l'ordre de 15 à 25 % due à des souches résistantes, mutantes. Quant aux infections à virus on ne peut que difficilement les éradiquer.

 

           Les MST et la grossesse

La syphilis, la gonorrhée, le trichomonas vaginalis, les chlamydia de la mère peuvent infecter l'enfant, d'où le risque de fausse-couche, de prématurité, d'enfant de faible poids, d'enfant mort-né. 5 % des grossesses sont compliquées par des infections virales: l'herpès, l'hépatite B, C, HIV, cytomégalovirus, HPV... Le virus de l’herpès est associé à une augmentation des fausses couches, d'accouchements prématurés, d'une croissance intra-utérine limitée. Le HPV peut causer une petite tumeur des organes génitaux (condylome acuminata), ce qui peut entraver la délivrance vaginale et rendre nécessaire une césarienne.

 

           Les maladies sexuellement transmissibles et le  risque d’infertilité

Le risque d’infertilité varie de 10 à 20% chez les femmes avec une infection pelvienne symptomatique à chlamydia.

 



[1] Human reprod update 1999 Sept. Oct. 5 (5) 433-3-47

[2] Sex Trasm. Dis 1999 26-32

[3] La pilule contraceptive  Pr. H. Joyeux ;Eds  du Rocher ;p :264

[4] B.M.J. 2010, April 8, 340:18.