Les perturbateurs endocriniens

On dirait qu’on fait tout pour que l’on ne sache  pas que la contraception hormonale fait partie de la famille  des perturbateurs endocriniens !

Un perturbateur endocrinien  (PE) ou " leurre hormonal", "disrupteur endocrinien" a des propriétés hormono-mimétques. Selon l'OMS (2012), les perturbateurs endocriniens sont des "substances chimiques étrangères à l'organisme qui  peuvent interférer avec le système endocrinien et induire ainsi des effets délétères sur  cet organisme ou sur ses descendants." Ils sont identifiés depuis plusieurs années  comme étant à l'origine de nombreux troubles de la fertilité, ils sont reprotoxiques.

Ces perturbateurs dit endocriniens  sont,  en fait,  des perturbateurs de toute la physiologie.

N’est-il pas étonnant ce grand silence concernant la toxicité de l’éthinylestradiol, perturbateur endocrinien de classe 1,  vis-à-vis de la femme sous pilule, alors que cette molécule est dénoncée  comme contaminant l’environnement. Interrogé dans l'émission les pieds sur terre, le 27.05.2016,pour  le sénateur français Jean Bizet"Le plus important perturbateur endocrinien est celui utilisé par toutes les femmes tout au long de leur vie sexuelle, c'est la pilule, mais on n'en parle pas".

Ce même silence, n’est-il pas étonnant  face au brouhaha  concernant certains phtalates? Ce perturbateur endocrinien,  qui met en danger le système reproducteur masculin, et qui, depuis 1999, ont été  interdits en Europe dans les jouets, les tétines.

N'y aurait-il  ici deux poids, deux mesures, face à l'omerta  concernant les  perturbateurs endocriniens  que sont les hormones contraceptives, affectant la fertilité féminine et le tapage médiatique concernant les perturbateurs endocriniens  de l'environnement qui affectent la fertilité de la femme et de  l'homme ? A vous de juger.

Il existe différents types de perturbateurs endocriniens, appartenant à des familles chimiques différentes. Le premier dont nous avons parlé est l’éthinylestradiol de la pilule mais il y a aussi le Bisphénol A, le Diéthylstilbestrol, ces molécules sont des oestroènes-like, les dioxines, les phtalates, le P.C.B., les pesticides, le tabac,....

Tous ces perturbateurs endocriniens sont susceptibles d’avoir des effets indésirables à des doses très faibles, sur la fonction sexuelle et de la  reproduction. Ce sont de véritables polluants de l’air, de l’eau et du sol, du corps humain, ils peuvent avoir un  impact non seulement,  sur l’individu mais aussi sur ses descendants,  par la perturbation qu’ils opèrent sur le fœtus

Des études sur les poissons, les phoques, les animaux de laboratoire ont montré un risque accru  pour leur santé : lésions de la spermatogenèse, cancer du sein, obésité, affections cardiaques, diabète, perturbation de la thyroïde, altération du système immunitaire et du foie, altération du comportement des animaux (anxiété, agressivité), la féminisation des organismes vivants mâles et la virilisation des organismes vivants femelles qui entraîneront une réduction de la fécondité !  

Souvent, c’est l’impact de la présence des perturbateurs endocriniens sur le fœtus, qui est dénoncé dans la littérature scientifique. Cet impact peut initier  des fausses couches à répétition, des malformations, des aberrations chromosomiques, des anomalies de la fonction ovarienne, de la fertilité, de la fécondation, de la gestation, de l’implantation utérine…

Un perturbateur endocrinien in utero peut conduire à des changements qui restent silencieux durant une partie de la vie et ne se manifesteront qu'à la puberté ou à l'âge adulte.

La présence de perturbateurs endocriniens, lors de la conception , peut être due soit parce que l’organisme vivant est plongé dans le milieu contenant des perturbateurs endocriniens, soit que l’organisme les a accumulés en un premier temps, et en un deuxième temps les libère  lentement, lors de la grossesse, dans la circulation sanguine, affectant ainsi  le fœtus.

Il pourrait en être de même pour l’éthinylestradiol, le lévonorgestrel. On ne  trouve  pas toujours 100% de leurs métabolites dans les urines et les matières fécales,  un certain pourcentage  de ces hormones non métabolisées pourrait  éventuellement s'accumuler dans le corps de la femme et lors d'une grossesse  imprévue ces hormones se libèreront lentement dans la circulation sanguine  ce qui affectera l'embryon.

Les perturbateurs endocriniens sont susceptibles d'induire une ménopause précoce.

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1 La fenêtre d'exposition aux perturbateurs endocriniens

 Deux types d'exposition ont été particulièrement étudiés avec le Diéthylstilbestrol, un des premier estrogène de synthèse, chez la souris:l'une en période prénatale de9 jour à 18 jour post-coïtal, l'autre en période néo-natale  de jour 1 à jour 5 post-natal.

Dans le premier cas, chez le mâle, sont retrouvés des malformations structurales (microphallus, hypospadias...) et fonctionnelles (hypofertilité, réduction du nombre de spermatozoïdes) et chez la femelle des anomalies  de l'oviducte, du vagin, du col de l'utérus....Lors de l'exposition néonatale, les mâles développent des tumeurs du testicule et de la prostate, les femelles vont développer fréquemment des fibromes et un adénocarcinome utérin.

Vers le 6 à 12ième jour de conception, l'embryon grâce à la présence d'acide folique pourra effectuer massivement une méthylation de son génome, mais si, à ce moment là, un perturbateur endocrinien est présent, il fera balancer le génome vers un état de démétylation, ce qui sera dramatique pour le génome, celui-ci étant l'ensemble du matériel génétique d'un individu ou d'une espèce codé dans son ADN. C'est en une méthylation de l'ADN que consiste l'épigénétique.

Voir La vidéo de 57 minutes  : Epigénétique et environnement

 

2 La dose du perturbateur endocrinien

L'efficacité des faibles doses par rapport à des fortes doses a  eté étudiée par le Diéthylstilbestrol.Ainsi l'exposition  foetale in utero, chez la souris, au Diéthylstilbestrol entre J12 et J18 post-coïtale entraîne, sur l'utérus adulte de la progéniture féminine, un effet sur la taille et le poids plus important pour les très faibles doses que pour des doses 1000 fois supérieures et suivant une courbe en U renversé.(Endocrinology 2006; 147:511-517)

De plus, les substances chimiques prises isolément peuvent être sans danger, mais nocives lorsqu'elles sont mélangées. On parle alors de l'effet cocktail. Une étude mentionnée dans la revue Science et Avenir a étudié l'impact négatif d'un insecticide avec l'éthinylestradiol.

Contrairement à la toxicologie classique où c'est" la dose qui fait le poison" dans certains cas, pour les perturbateurs endocriniens,  il n'en est pas toujours ainsi!

 

3 Le caractère transgénérationnel des anomalies

Une des données les plus bouleversantes de ces dernières années réside dans le caractère permanent, transmissible aux générations suivantes de ces anomalies programmées lors de l'exposition foetale.

Il a été montré aussi bien chez lla souris que dans l'espèce humaine (Herbst AL N.E.J.M. 1971; 284:373-8)que l'exposition in utero au Diéthylstilbestrol (DES) induit chez la fille un risque d'adénocarcinome du vagin. Ces souris exposées, in utero au DES lorsqu'elles sont accouplées à des mâles non exposés, produisent une deuxième génération de filles qui, bien que non-exposées elles mêmes développent également le cancer du tractus génital. (Carcinogenesis 1998;19:1655-63) L'exposition en période post-natale précoce favorise quant à elle la survenue à l'âge adulte d'un adénocarcinome de l'utérus qui ressemble au cancer de l'endomètre de la femme, et cette susceptibilité se transmet également à la génération suivante par la mère.

De la même manière pour les mâles exposés au DES, il a été montré que des cancers rares du tractus génital mâle pouvaient se transmettre du grand-père au petit- fils. 

Voir absolument la vidéo (22.46 minutes):Effets transgénérationnels des perturbateurs endocriniens.

 

4 Effet cocktail ou des mixtures des  perturbateurs endocriniens.

C'est là où 0+0+0+0=7,  écouter le documentaire" La grande invasion" à partir de la 35° minute, il vous informera de cet effet étonnant.

 

Regard médical sur  les perturbateurs endocriniens

, Les gynécologues-obstétriciens  sont vent debout contre les perturbateurs endocriniens, en effet le1° octobre 2015, dans l'international Journal of gynecology and obstetrics, leur fédération a publié un premier appel en ce sens, elle propose notamment aux médecins de conseiller aussi bien aux couples souhaitant fonder une famille, qu'aux femmes enceintes et allaitantes, de consommer des fruits et légumes sans pesticides.....

Petit commentaire: Ces gynécologues- obstétriciens sont bien prévenants, mais ils ne mettent nullement en cause les  hormones contraceptives, cela est bien compréhensible, n'y va-t-il pas de leur réputation? La phrase soulignée en amont par des caractères gras, tacitement nous révèle que surtout la femme qui souhaite fonder une famille, ne doit pas prendre avant, durant après sa grossesse un perturbateur endocrinien, comme les hormones contraceptives, véritables pesticides pour elle!

 Le  Dr. Laurent Chevalier, chef de service de médecine environnementale,  auteur du "Livre antitoxique" ( Fayard 2011),   nous fait  connaître au chapitre les perturbateurs endocriniens (p 110) une liste non exhaustive de ceux-ci:DES, éthinylestradiol, bisphénol A, pesticides, dioxine....ainsi que leurs effets potentiellement nocifs: infertilité masculine, féminine, fausse couche, endométriose, ovaires polykystiques, anomalie du développement génital, trouble immunitaire, cancer du sein, obésité,  des testicules, puberté précoce....

 

Témoignage

"Je le pense souvent, la société s'inquiète plus de l'effet des perturbateurs endocriniens sur la faune aquatique, les bactéries des stations d'épuration que sur les femmes. Il y a une sorte de tabou sociétal entretenu peut être par les femmes qui sont victimes et complices à la fois."Témoignage reçu.

 

En guise de témoignage nous proposons le documentaire d'ARTE 2015  concernant le glyphosate un pesticide, perturbateur endocrinien, cancérigène,  à l'origine de graves problèmes de santé affectant les bêtes comme les hommes. Avec ce pesticide, on observe une  diminution des grossesses, une augmentation des malformations congénitales (RR4), des fausses couches, des morts in utero, des cancers, des leucémies, de l'hypothyroïdie, ...

 

Commentaire :Le tabac en tant que perturbateur  endocrinien présente la même toxicité que la pilule, c’est pourquoi la médecine prêche à temps et à contre- temps que, si la femme prend la pilule, elle ne doit pas fumer car le tabac  augmente son risque cardio-vasculaire, ceci  est bien vrai.

 Cependant, la médecine semble ignorer que des femmes, qui  prennent la pilule par rapport à celles qui ne la prennent pas, non seulement seront plus nombreuses à fumer mais fumeront   davantage, ceci étant dû au stress qu’elle initie chez  certaines femmes.