Le cancer de l’utérus

La contraception  avec uniquement un estrogène et le cancer de l'utérus

Le cancer de l'utérus est sous la dépendance des œstrogènes et le risque de cancer de l'utérus non invasif est multiplié par un facteur 6 pour la contraception à base d’œstrogène seulement, par 7 pour les contraceptifs oraux séquentiels.

 

La contraception estroprogestative et le cancer de l'utérus

Le cancer de l’utérus de type un [1] serait protégé par la pilule, le cancer de type deux  non oestrogéno dépendant ne serait pas protégé par la pilule.

L'étude Cash de 1987 montra une réduction du risque de 50%[2] (RR0,5)  avec la contraception orale à base d’œstrogènes et d’un  progestatif. L'adjonction   d’un progestatif supprimerait un accroissement du risque ou du moins en retarderait l'apparition.[3]

Mais, il faut prendre avec réserve l'affirmation selon laquelle l'administration simultanée de progestatifs diminue le danger de cancérisation. Cette association réduit sans doute le risque d'hyperplasie endométriale,  qui est un état précancéreux suite à un développement excessif de la muqueuse utérine,  cependant cela ne signifie pas qu'il en va de même pour le  cancer. Au contraire, il existerait des indices inquiétants d'un risque plus élevé.[4]

Selon le The Lancet Oncology Journal de 2015, le risque relatif est 0,76, la diminution du risque est ici de 26%.

L’étude de Walnut Greek (1981)  a montré une augmentation  triplée du cancer chez les femmes qui n'ont pas pris la pilule par rapport à celles qui 'ont prise.,mais elle a aussi montré une augmentation significative des maladies inflammatoires pelviennes et des hystérectomies chez les femmes âgées de moins de 40 ans. Donc si des femmes ayant pris la pilule ont eu une hystérectomie, il ne leurs sera pas possible de développer le cancer de l'endomètre. On a affaire ici à un biais de sélection!

L'étude d'Atlanta Centres for Disease Control publiée en 1989 trouve une diminution  injustifiée de 50% de ce cancer. En effet, 187 femmes avec ce cancer furent comparées à 1320 du groupe de  contrôle. Mais  avant cela, 553 femmes ont été exclues parce que elles avaient déja eu une hystérectomie. Ici aussi on a affaire à un biais de sélection!

  L'étude de Ginekol Pol de 2001 a  montré une augmentation du cancer de l'utérus.[5]

Selon l'étude de Personn, le cancer n'est guère diminué avec son RR de 0,9.( Brit Med J 1989;298:147)

L'étude de Voigt du  Cancer Causes Control de 1994;5:227-33 n'observe pas de protection pour ce cancer avec une prise hormonale inférieure à 5 ans.

L'étude publiée en 2005 par Hum Reprod Update trouve une diminution significative du cancer avec un risque relatif de 0,28 pour 5 ans de prise de pilule, mais cette diminution n'est plus significative si l'on considère le poids, la parité.

Les médecins de la faculté de médecine Pierre et Marie Curie s’interrogent, à juste titre,  sur la pertinence  d’un discours médical récurent, soulignant  la  diminution du cancer de l’utérus  grâce à la contraception hormonale. En effet, comment comprendre  la contre indication absolue de la pilule,  dès que le cancer de l’utérus est diagnostiqué, si celle-ci protège  de ce cancer ! Nous pensons à l’aspirine donnée en prévention primaire des affections cardio-vasculaires, à des personnes qui n’en souffrent pas encore et que l’on continuera à prescrire une fois l’affection découverte. Tout cela est parfaitement logique, mais avec le cancer de l’utérus et la contraception hormonale on est bien loin de cette logique !

La gynécologue Grant E  s'interroge aussi , dans the Lancet Oncology de 2015, vol16 n°15, sur la  pertinence de ce discours médical clamant la diminution du cancer de l'endomètre, elle souligne les nombreux biais de l'étude de Walnut Greek, aussi que l'Agence International de la recherche sur le cancer n'a pas déclaré officiellement que les hormones contraceptives diminuaient ce cancer.

La contraception progestative et le cancer de l'utérus

Le cancer de l'utérus est aussi sous la dépendance aussi des progestatifs. Des formules de contraception hormonale progestative ont été prescrites  durant de longs cycles (84 jours) remplaçant les cycles naturels; avec ces longs cycles, le risque relatif [6]d'hyperplasie de  l’endomètre pouvant évoluer en cancer est de 7,7.[7]L’implanon et le stérilet avec un progestatif doivent être enlevé chez la femme  atteinte d'un cancer de l’utérus.

 Selon le dictionnaire médico-pharmaceutique Vidal, les micros progestatifs sont contre- indiqués lors d’un cancer de l’utérus.

 

Les facteurs de risque

L'excès pondéral  supérieur à 9kgs (RR3), le diabète (RR2,7) l'hypertension, les troubles de la thyroïde, le cancer du sein,  le tamoxifène,  un médicament prescrit pour le cancer du sein(RR2,2), le cancer du côlon (soulignons que ces facteurs énoncés en amont sont associés à la contraception hormonale). L'âge avancé, la grossesse tardive, anovulation chronique.

Commentaire:Ce cancer ne sera certainement pas toujours diminué par la pilule, si celle-ci induit un excès de poids dont le RR est 3 ou un  diabète  dont le RR est 2,7.

La prévention

Par la parité: ne pas avoir un enfant versus un enfant donne un risque relatif de 2, avec 3 enfants  le risque de cancer est diminué significativement de 30% 

Taux d'incidence.

Il est le 2° cancer gynécologique en terme d'incidence. En France, en 1980, il était de 10,5 cas de cancer de l'utérus par an pour 100.000 femmes et en 2012, de10,8 cas, donc une légère augmentation concomitante à l'augmentation de la prise la pilule, ce qui ne veut pas dire que cette augmentation est nécessairement due à cette prise. (INVS-Santé.fr) En 2011,  6800 nouveaux cas de cancer furent diagnostiqués contre 53.000 nouveaux cas de cancer du sein.

 

L'hormonothérapie substitutive (THS) lors de la ménopause  et le cancer de l'utérus

Après une THS  à base d'estrogène uniquement et sa prise durant un temps supérieur à 6 mois, le risque relatif est de quatre.

Après une THS à base estrogènes plus médroxyprogestérone durant un temps supérieur à 5 ans le RR est 2,5.(Lancet 1997 349:458-61)

 

Le Stérilet et le cancer de l'utérus

Le stérilet est une contre indication absolue en cas de cancer de l'utérus, alors que sa pose, selon certaines études , diminuerait le risque de ce cancer!

 



[1] Le cancer de type 2  non oestrogéno dépendant ne serait pas protégé par la pilule. Contraception, 1991 ;43 :557-9

[2] Jama; 1987, 257, 796 - 800

[3] BMJ 1989, 298, 147

[4] Lancet 1979, 1, 1-21

[5] Ginekol Pol 2001, Dec, 72 (12A) 1418-22

[6] Le risque relatif (RR) mesure le risque de survenue d'un événement dans un groupe par rapport à un autre groupe. Exemple : Considérons que 10 % des fumeurs ont eu un cancer du poumon, et que 5 % des non-fumeurs ont eu ce cancer .Le risque relatif  est ici égal à 2 (10/5=2). Le risque d'avoir un cancer du poumon est deux fois plus élevé chez les fumeurs que chez les non fumeurs

[7] The New England J. of Medecine, 1996,7 mars;  page : 668-9