La contraception hormonale et le cancer du sein
Le cancer du sein peut s'accroître lentement ou rapidement suite à la prise de la pilule. Le cancérologue H. Joyeux observe une fréquence anormale de cancer du sein chez les jeunes femmes depuis l'introduction de celle-ci. Le risque du cancer du sein augmente avec la durée de la prise de la pilule avant d’avoir eu son premier enfant. [1].
En effet, la jeune femme qui n’a pas encore eu d’enfant sera plus sensible aux carcinogènes, en particulier aux hormones. Les cellules du sein ne sont pas encore toutes différenciées, alors que la grossesse protège contre le cancer du sein par la modification des cellules mammaires dans le sens d’une plus grande différenciation.
Une étude a trouvé un accroissement du cancer après un très court temps de prise de la pilule, la moyenne était de 3 ans. (Lancet 1996 347p 1713-27) )
Le risque de cancer serait diminué de 30% chez les femmes qui ont mené une grossesse à terme [2].
Bien que la pilule à faible dose comporte un moindre risque de thrombose que celles à dose élevée, à faible dose, elle a été associée à un risque plus élevé de cancer du sein par rapport à celle à dose élevée.[3] [4]
Le risque de cancer du sein, chez la femme qui prend la contraception hormonale, est d'autant plus élevé que la femme est porteuse des gènes BCRA1 et BCRA2. (Cancer Epidem Biomar Prev 2002; 11(1): 1375-81) Ces gènes sont responsables d'une augmentation du cancer du sein et de l'ovaire et ils concernent 2,5 à 5% des cancers. Mais toutes les femmes porteuses de ces gènes ne feront pas un cancer du sein ou des ovaires. Pour ces femmes la contraception hormonale est totalement contre- indiquée.
Avec la prescription de la pilule, le médecin proposera à titre préventif, un auto examen des seins par palpation, bien que celui-ci n’ait pas démontré un impact sur la mortalité [5]. Cet examen entretiendra chez la femme un état anxieux mais cela sera le prix d’une prévention inefficace !
Des études
Pour la contraception estroprogestative
Des études de 1983 à 1989 montrent une variation du risque relatif (RR) de cancer du sein variant de 1,3 à 4,9, chez les femmes de moins de 45 ans ,ce risque augmente avec la durée de la prise de la contraception hormonale.
Etude Pike et coll :RR 4,9 Br J Cancer, 1983:ii: 926.
Etude Rosenberg et coll: RR1,3 Am j Epidemiol 1984: 119-167.
Etude Mc Pherson et coll : RR 2, 6 Br. J. Cancer, 1987 56, 653-660.
Etude Kay et coll : RR 2, 4 Br J. Cancer, 1988, 58, 675-680.
Etude Raumihar et coll. : RR 2, 3 Neuplusma 1989, 35, 109, 109-12.
La Méta-analyse,Collaborative Group and Hormonal Factors in Breast cancer, effectuée à partir de 54 études, donna des preuves solides concernant les femmes qui prennent la contraception hormonale et qui dans les 10 ans après son arrêt, elle trouva un accroissement significatif du cancer de 24% (RR1,24). Cette étude nous dit aussi que le risque est le plus important (RR 1,5) quand la femme a pris la pilule entre 20 ans et 24 ans et le RR est 4,7 si la pilule a été prise de 25 à 29 ans.(Lancet 1996 347:1713-27)
Etude de Nor sa ‘Adah : RR 2,5 (Singapore, Med. J. 2005, Dec 46 (12) 698-795.)
La pilule, prise durant plus de 10 ans, donne un RR de 2,2 et de 3,1 si la femme l’a prise avant 18 ans.[6]
Une augmentation importante (RR2,45) de cancer du sein se présente après 10 à 15 après arrêt de la pilule.(Brind BMJ 2008;336:59)
Pour la contraception à base de progestatif uniquement
On a un risque relatif important de 2,3, surtout si ce type de contraception a débuté avant 34 ans.[7]
L'étude NSWLH de Kumle, effectuée sur 13027 femmes, donne le même risque relatif de 1,6 pour la contraception progestative ou estroprogestative. ( Cancer Epidemol Biomarkers Prev 2002; 11: 1375-81)
L’acétate de médroxyprogestérone injectable présente un risque relatif de 1,9 chez les jeunes femmes qui l’ont pris trois ans ou plus.[8]
Les femmes, qui ont pris le Depo-Provera à base de médroxyprogéstérone acétate, avant l’âge de 25 ans, durant trois ans, ont un risque statistiquement significatif d’avoir un cancer du sein (RR 3).[9].
Comment informe-t-on la femme au sujet du cancer du sein ?
Selon le professeur Mike Dickson, dans son livre : « Comprendre le cancer du sein » (éditions Modus Vivendi 2011) : « Le risque général de développer le cancer du sein est minime chez la jeune femme. Le risque accru associé à la prise de la pilule est excessivement négligeable (…) Tout risque associé à la prise de la pilule est temporaire et disparaît rapidement lorsque la femme cesse de prendre la pilule. »
Avec un peu moins d’optimisme et d’une façon plus chiffrée, le Docteur Schoeff, pour sa thèse de doctorat ; « Contraception orale et risque de cancer du sein », thèse défendue le 7 mai 2010, en la faculté de médecine Pierre et Marie Curie, nous informe comme suit : « Cinq études n’ont pas montré une augmentation significative du cancer du sein après arrêt de la pilule, depuis 10-15 ans, mais quatre études ont montré une augmentation significative.
La pilule semble être plus risquée en ce qui concerne le cancer du sein chez les femmes de moins de 35 ans que chez les femmes plus âgées. » Suite à ces études, ce Docteur conclut que « le risque de cancer du sein est augmenté en cas d’utilisation en cours ou récente de la contraception hormonale mais persiste après 10 à 15 ans d’arrêt et ne disparaît qu’après au moins vingt ans. »
A chacun, à chacune de faire son choix, entre une information un peu trop sécurisante d’un médecin et une information objective et critique d’un autre.
En 1965, la spécialité, Enavid à base d’estrogène et de progestérone, fut indiquée pour les troubles gynécologiques uniquement, mais nous trouvons déjà, à cette date, dans la notice scientifique, réservée uniquement aux médecins, (donc pas aux patientes.) une mise en garde leurs signalant que : « la question des estrogènes comme facteur stimulant le cancer du sein et le tractus génital est encore controversée. Néanmoins, comme Enavid exerce une activité estrogénique, un traitement sous contrôle est recommandé et la présence de ces cancers devra être exclue avant qu’Enavid ne soit prescrit. »
Sachons donc que, dès 1965, on connaissait déjà l’impact des estrogènes sur les cancers féminins hormono-dépendants mais, seuls les médecins en étaient avertis !
Incidence du cancer du sein
Le cancer du sein se situe au 1° rang des cancers féminins, gynécologyques en 2012 48.763 nouveaux cas on été comptabilisés, en France métropolitaine ,soit un taux d'incidence estimé à 88 cas pour 100.000 femmes.
La gynécologue Bérengère Arnal parle d'épidémie du cancer du sein.
Fréquence du cancer liée aux hormones contraceptives
Bakkali a trouvé une fréquence de cancer chez 83% des femmes ayant un antécédent de prise de contraceptifs oraux, (Cancer / Radiothérapie. 2003,7(3): 153-9) alors que Persand a trouvé un taux 91% chez la femme de 30 ans ou moins. (Thèse Med, Université Bordeaux 2; 1999: N°127)
Mortalité due au cancer
Cancer du sein: 11.000 femmes meurent du cancer du sein
La mortalité, due à ce cancer, est multipliée par 3, chez les femmes de moins de 45 ans, après qu'elles aient abandonné la prise de la pilule depuis 4 à 9 ans, selon une étude du BMJ ,2010 340,C 927.
Les médecins japonais n'ont pas prescrit la pilule minidosée, jusqu'1999, par peur de sa toxicité. Au Japon en 1997, on totalisait 8393 décès pour 125.400.000 femmes, en France, 11.000 décès pour 60.186.184 femmes, la pilule multiple par 2,7 le nombre de décès du cancer du sein.
Bonne nouvelle, des études observent une diminution de la mortalité due au cancer du sein liée à une diminution de la prise des hormones contraceptives.(BMJ 2005; 330: 1024 et Breast Cancer Res 2007; 9:401)
Comment avoir un cancer du sein?
Les facteurs de risques
L’obésité, l’âge, l'hérédité, les hormones contraceptives, la mauvaise alimentation, les pesticides, l'alcool., le stress, le diabète (RR1,2)....
Les mastopathies qui constituent des lésions bénignes du sein peuvent se développer en cancer du sein[10], les jeunes filles devraient éviter de prendre la pilule avant leur première grossesse, surtout si elles ont eu des antécédents de mastopathie bénigne, la contraception hormonale estroprogestative est une contre- indication absolue lors d’un cancer du sein, Les micro- progestatifs sont aussi contre- indiqués dans ce cas.
D'après les résultats de l'étude EPIC donnés par les chercheurs de l'INSERM, la consommation de tabac augmente les risques de développer un cancer du sein de 16%. Mais l'exposition passive au tabac augmente quasiment autant ce risque (10%) et commencer à fumer entre 16 et 26 ans accroît le risque de 22%! (L. Dossus EPIC cohort Int J Cancer 15 avril 2014, vol134(8)1871-88)
L’avortement provoqué a un risque relatif de cancer du sein, qui varie de 1,5 à 2,5[11], cependant les avortements spontanés ne sont pas associés au cancer du sein.
L'étude de Daling JR, publiée en 1994 par Le J Natl Cancer Inst 86:1584-1592, trouve un risque relatif de 1,5 et de 2,5 pour les jeunes femmes qui ont avorté avant 18 ans.
L'étude de Howe Hl, publiée e 1989 par Int J Epidemiology 18:300-304, trouve une augmentation significative de 90%, chez les femmes ayant moins de 40 ans.
La prévention
L'âge jeune de la 1° grossesse à terme, la multiparité (avoir de nombreux enfants), l'allaitement lié à son nombre de mois .
Selon le Pr H Joyeux, comment prévenir d'un cancer du sein?
La mammographie à titre préventif du cancer?
Selon la gynécologue Bérengère Arnal,un cancer du sein est mis en évidence par la mammographie alors qu'il n'aurait peut-être pas été diagnostiqué pendant la vie de la patiente en l'absence de dépistage, il y a surdiagnostic. Ce cancer est traité, alors qu'il n'aurait peut-être pas évolué du vivant de la femme.( surtraitemnt) Il s'agit le plus souvent de cancer in situ, révélés par des foyers de micro calcifications, ils sont systématiquement traités, parfois en enlevant le sein alors que certains de ceux- ci sont probablement peu évolutifs et ne seraient jamais devenus invasifs. il n'existe pour le moment aucun moyen de savoir si ce type de cancer va évoluer ou pas. 5 à 10% des cancers seraient concernés.
Dans les trois quarts des cas de dépistage systématique du cancer du sein, on ne découvre pas de cancer après une opération faite à cause d'une mammographie suspecte!
La plupart des mammographies jugées anormales sont des faux positifs, ceux-ci sont dix fois plus fréquents que les vrais positifs. (Selon National cancer Institut" Breast Cancer screening. Health professional version." 03.10.2014 p:31.)
Le dépistage par mammographie aux Etats-Unis est mis en question.(Bleyer NEJM,2012;367:1998-2005) Selon Pharmacritque du 09,03,2013 pour" trente ans de dépistage du cancer du sein: bonne intention et obstination dans l'erreur pour un résultat monstrueux."(Sic) Docteur B. Duperray.
Le risque de cancer radio- induit par la mammographie n'est pas nul. Il n'est pas utile de pratiquer trop fréquemment de mammographie sauf en cas d'antécédents familiaux. La somme totale de radiations au cours de la vie de la femme et l' âge de la femme (moins de 50 ans) influencent ce risque en effet plus le dépistage est débuté précocement, plus le risque de cancer radio-induit est important.
Pour le chirurgien Oscar Grosjean le dépistage systématique du cancer du sein serait irrationnel, une machine à fabriquer des patientes!
Le traitement chirurgical
Selon le cancérologue L Schwartz, l'ablation du sein réduit le risque de cancer mais ne l'éradique pas complètement. Il subsisterait 5% de risque de développer un cancer du sein en ayant subi une double mastectomie!
Angelina Jolie Pitt, sainte et martyre moderne, porteuse de la mutation génétique BRCA1, âgée de 37 ans, révélait, en 2013 au monde, avoir accepté une double mastectomie et deux ans plus tard, une ablation des ovaires et des trompes, à titre préventif!
L'implant mammaire rugueux, texturé
Avec cet implant, il y a une augmentation d'un lymphome anaplasique.
Témoignages
"Le professeur Henri Joyeux et le Dr. Bérengère Arnal ("Comment enrayer "l'épidémie" des cancers du sein et des récidives ? ", avec préface du Professeur Lucien Israël et du Professeur Maurice Cloarec, prix de la prévention 2009), dénoncent avec force le rôle des pilules contraceptives et du stérilet avec hormones (….) dans le développement des cancers du sein. Et ce n'est qu'un exemple, mais cela me semble parfaitement logique. " Lepoint.Fr16.03.2011 commentaire : 19.03.2011 à 22.43
« Pensez vous que la pilule puisse être un facteur de développement du cancer du sein? En effet certains médecins me l'ont affirmé, me conseillant d'arrêter au plus vite ma contraception orale, tandis que d'autres (accusés par les premiers de faire marcher l'économie de laboratoire) m'ont dit que cela n'avait aucun rapport. Qui dois-je écouter,…? » Forum doctissimo 01.05.2005 à 17.35
Vivre avec le cancer, trois témoignages.
[1] Cancer 66, 1990, 2253-63.
[2] Mayo Clin. Proc. 2006, 81(10) 1290-1302
[3] Br. J. Cancer, 1990, 61, 110-119
[4] Lancet, 1994, 344, 844-851
[5] J. Nath.Cancer.Inst 1997, 89, 355-365
[6] « Cancer de la femme jeune ». Dr. P.H. Cottu, institut Curie Paris.
[7] Lancet. Oncol. 2007, 8(1) ; 26-34
[8] JAMA, 1995, 273, 799-804
[9] www.lifeissues.kalkenbom MD, The Progestive and Breast Cancer.
[10] N.E.J.M., 21/7/2005.
[11]The Lancet, 1994, 344, 1289