Le prolactinome et le méningiome
1 Le prolactinome ou cancer de l'hypophyse
Le prolactinome et la contraception hormonale
L'étude du Dr. Shy. KK et MC Tierman montre que la pilule, par rapport aux femmes qui ne l'ont pas prise à titre contraceptif, augmente de 30 % le risque de prolactinome, soit un risque relatif 1,3 (RR1,3) et le RR est de 7,7 chez les femmes dont on a traité les règles irrégulières par celle-ci.(2) Commentaire: Cette étude souligne, on ne peut mieux, que la pilule n’est pas indiquée pour traiter les menstrues irrégulières.
la Royal College of general practionners'oral contraception study , publiée en 2007, fait le constat que chez les femmes, qui avaient pris la contraception hormonale, durant plus de 8 ans, d' une augmentation globale des cancers, particulièrement du cancer du col de l'utérus et du cancer cérébral de l'hypophyse.(1)
En 1989 Zacur rapporte une augmentation significative de prolactinome, associée à la prise de pilule, trouvée dans 7 études, alors que 4 études n'ont pas montré un changement. L'auteur conseille de ne pas prescrire la pilule chez des femmes avec des menstruations irrégulières.
La contraception hormonale est associée à un risque relatif d’un flux de lait anormal en dehors des lactations ordinaires (galactorrhée) de 2,3 et après cessation de celle-ci le risque relatif est de 3,1[3]. Il y a une augmentation significative de prolactinome chez les femmes présentant une galactorrhée, une aménorrhée associée à la pilule.[4]
L’étude WHO comptabilise un cancer de l’hypophyse chez 26% des femmes présentant une absence de règles, après utilisation de la pilule, contre 13% qui ne l’ont pas prise. La différence est significative.[5]
Avec contraception hormonale, le problème le plus important c’est qu’elle masque les conséquences cliniques de l'hyperprolactinémie, d'où la possibilité de ne pas identifier un prolactinome.[6]
Bien que certaines études n’aient pas trouvé une augmentation des prolactinomes avec la pilule, celle-ci est une contre-indication absolue du prolactinome, il en est de même des progestatifs et des micro progestatifs.
Le prolctinome peut être couplé à l'acromégalie, une autre tumeur de l'hypophyse.(Bonnert VS Nat Clin Pract Endocrinol Metab 2006, juillet 2(7) 408-12)
Définition du prolactinome
Le prolactinome est une tumeur non cancéreuse de l'hypophyse, laquelle secrète de la prolactine, c'est-à-dire l'hormone qui produit le lait. Il existe des grandes tumeurs mais les plus petites sont les plus fréquentes chez la femme.La présentation clinique du prolactinome est essentiellement due à une hypersécrétion de la prolactine (hyperprolactinémie) cause d'infertilité.
Notons que l'hyperprolactinémie est associée à:une sévère hypothyroïdie, des ovaires polykystiques, la maladie de Cushing, l'ostéoporose, un hypogonadisme chronique, un risque cardiovasculaire, un risque d'augmentation du cancer du sein, des troubles de l'humeur, une diminution de la libido. Les affections que nous venons dénoncer en amont sont elles-mêmes associées à la contraception hormonale ce qui confirme une fois de plus et on ne peut mieux sa toxicité!
Les symptomes
il peut y avoir une absence de règles, un allongement progressif des cycles ou moins de 4 cycles par an, de la galactorrhée, des maux de tête, des troubles visuelles,vertiges, acouphènes….
L’incidence
Le prolactinome est plus fréquent chez les femmes âgées de moins de 40 ans, 19 à 48 % des femmes avec absence de règles ou galactorrhée présentent un prolactinome. Pour certains auteurs, le prolactinome affecterait 10% de la population, pour d’autres, sa prévalence serait de un cas pour mille.
Les facteurs de risque
Les estrogènes[7]l, plusieurs cas de formation de prolactinome, qui se développent après 3 ans d'exposition aux oestrogènes, ont été publiés, les progestatifs, la contraception hormonale, l’hypothyroïdie, l’hyperandrogénie avec acné, l'hirsutisme, l’hypercortisme, l’insuffisance hépatique, les morphiniques, les neuroleptiques, les antidépresseurs, les anti-hypertenseurs, le stress…..
Le traitement de l'infertilité
L'infertilité associée à l'hyperprolactinémie ne cède pas toujours aux traitements médicaux Le traitement, par le clomifène et les gonadotrophines de la galactorrhée associée à la pilule, aurait une réponse chez 42 % des femmes. La fertilité serait restaurée dans 85% des cas par les agonistes de la dopamine, la bromocriptine.L'arrêt du traitement médical d'un macro adénome, ordinairement, conduit à la récurrence de l'hyperprolactinémie.
La chirurgie est rarement curative et la récurrence de la tumeur après traitement serait importante.
Témoignage
« J'ai 20 ans. On m'a découvert un adénome hypophysaire il y a quelque mois. A cause de celui-ci je suis obligée d'arrêter la pilule. » Doctissimo 16.06.20040 à 15.51
2 Méningiome
Les méningiomes sont des tumeurs relativement fréquentes qui se développent à partir des méninges, la membrane qui entoure le cerveau et la moelle épinière. Elles sont généralement bénignes mais des malignes peuvent se produire. 8% des personnes ont des multi-méningiomes.
Les symptômes
Les symptômes se développent souvent lentement, ils incluent des changements dans la vision, des maux de tête, la perte auditive, des convulsions, confusion...le méningiome peut aussi être sans des symptômes
Facteurs de risque
L'exposition aux radiations, l'hérédité, la pilule estroprogestative, la thérapeutique hormonale substitutive(THS)..
La contraception hormonale et le méningiome
La société française d'endocrinologie contre indique la contraception hormonale, en cas de méningiome.Avec la THS, le risque est multiplié par deux, soit une augmentation d'environ 0,5% du risque absolu.La pilule estroprogestative augmente de plus de 3 fois (RR3,53) le risque de décès des cancers du système nerveux central et du cerveau. (BMJ 2010; 340c 927) Il peut déjà y avoir une augmentation après 3 ans de prise de pilule!
Il y a plusieurs éléments de preuve d'un lien entre la progestérone et le développement d'un méningiome, tels ceux rapportés par Blitshteyn le 10 janvier 2008 dans "Journal of Clinical Oncolgy"l26; 229-282
Traitements
La chirurgie, mais il y a une récidive estimée dans 10% des cas, la radiothérapie
Témoignage
"Je suis passée à l'orgamétril,( une spécialité à base d'un progestatif) pendant plus de 15 ans, quand la radiologue a découvert mon méningiome, elle m'a dit que si je prenais une hormone progestative d'arrêter immédiatement. Les hormones sont en cause dans les méningiomes. J'ai été opérée (...) je me suis retrouvée ménopausée du jour au lendemain (...) mais j'ai eu des rayons car ma tumeur n'avait pas été enlevée dans sa totalité (...) je ne prends aucun traitement hormonal, défendu par tout le monde, même le gynécologue ne veux rien me donner..".www.atoute.org 01.07.2006,18h44
[1] Brit Med J 2007; 335, 651-8
[2] Jama ; 1983, 249, n° 16, 2204-2007
[3] Obs. Gyneco.1985, mai, 65 (5) 665-8
[4] Contraception fertility sexuality; 1984 ; p. 1008
[5] Meyler’s side effects of drugs 13 ed. page: 1255
[6] Ann. Endocrino. 2007 juin (2-3) 106 – 12
[7] Front horm. Res. 2006, 35, 32-49.